A Turtle in a Kitchen

a déménagé

http://www.aturtleinakitchen.fr

Désolée pour le dérangement...

A Turtle in a Kitchen: octobre 2006

octobre 30, 2006

Le renversant Renversé chaud aux pommes et noix de muscade

voici le renversé non renversé ...

...... et le renversé renversé!





S'il est un pays que j'aime d'amour sans avoir même eu la chance de poser une fois mes petons sur son sol, et dont je rêve depuis que je suis en âge de m'en souvenir, c'est le Canada... Voici un pays qui me ferait même renoncer à aller quelques semaines en Bretagne, c'est dire!

Adolescente, j'ai pu participer à un voyage à l'étranger, direction les Etats Unis d'Amérique! Tous les autres élèves avec lesquels je suis partie, c'est à dire fort peu en réalité, (nous étions triés sur le volet, peu d'étudiants américains rêvant manifestement de visiter la France) étaient au comble du bonheur : on va aux USA, on va aux USA, répétaient-ils en boucle, hilares. Moi, j'étais ravie à la perspective de découvrir un autre pays et leur enthousiasme me contaminait également, mais tout au fond de moi, une petite voix me disait "tu vas être tout près du Canada, tout près du Canada..." et je souriais légèrement, rêvant à nouveau à ses immenses paysages. Je me souviens que la découverte de la culture américaine m'a laissée parfois bien dubitative... Ce pays me frappait par son manque de "racines", en tout cas, c'est ainsi que je le percevais, avec mes yeux d'adolescente de 17 ans à peine. Au cours de ce voyage , chaque fois qu'une chose me déplaisait, je me disais systématiquement "je suis sûre qu'au Canada ce n'est pas comme ça". Pourquoi le Canada et pas un être pays? je ne sais vous dire.... C'est ainsi et je n'en démordrais pas ;-) !

Alors, quand je découvre un blog culinaire canadien, j'ai toujours un a priori positif. J'aime la manière dont les canadiens francophones utilisent des expressions qui parfois sonnent de manière drôle à notre oreille, j'aime leur sirop d'érable, leurs splendides paysages, immenses... Parmi les blogs sur lesquels je m'extasie régulièrement et qui créent chez moi une furieuse envie de partir au Canada sur un coup de tête, là tout de suite, maintenant, sans plus réfléchir, il y a le merveilleux blog d'Isa. Isabelle incarne pour moi tout ce que j'associe à ce beau pays. Je passe très régulièrement sur son blog qui fourmille de recettes toujours plus alléchantes et je guette avec plaisir une expression, un produit typiquement canadien. Or, ce qui ne gâche rien, Isabelle manie tant l'art du salé que du sucré. Et je crois bien avoir failli me damner une bonne centaine de fois pour pouvoir seulement goûter une lichette de son pudding chomeur , une once de sa tarte décadente au caramel, à la noisette et au chocolat ou encore une énorme part de son gâteau diablement délicieux.... Avouez que rien que les titres sont à tomber!

Je noircis mon carnet de recettes de toutes ces merveilles et après c'est le drame : comment choisir, comment avoir suffisamment de temps pour tout réaliser?? Il y a quelques semaines, j'avais craqué sur son renversé chaud aux mûres sauvages. Dès le week end suivant, à peine arrivée chez mes parents, je n'ai pu résister à la tentation .... Mais voilà, je n'avais hélas aucune mûre sauvage et, sous la main, seulement quelques magnifiques pommes. Qu'à cela ne tienne! Pourquoi ne pas tenter un Renversé Chaud au Pommes et noix de muscade ? Comment vous dire? Ce fût un ravissement, rien de moins. Je ne résiste pas plus longtemps au plaisir de vous livrer ici mon adaptation de cette merveilleuse recette.

Afin de tenir compte du fait que les pommes risquaient de rendre moins de jus que les mûres, j'ai ajouté de la compote de pommes au mélange et je les ai fait caraméliser un rien, juste pour le plaisir.... pour le reste, j'ai suivi pas à pas les recommandations....


Ingrédients:
  • 180 g de farine
  • 1, 5 sachet de levure
  • 1 sachet de sucre vanillé
  • 65 g de sucre
  • 250 ml de crème à 5% MG
  • 80 g de beurre
  • noix de muscade

  • 1 jus de citron
  • 6 pommes de type gala ou pink lady
  • 2 CS de maïzena
  • 100 g de sucre
  • 100 g de compote de pommes
  • un peu de cassonade et un peu de beurre
  • rhum (facultatif)

Marche à suivre:

  • Préchauffer le four th 6 (180 °)
  • Peler les pommes et couper en fines lamelles
  • Déposer les pommes dans une poêle anti-adhésive, saupoudrer d'un peu de cassonade, ajouter quelques copeaux de beurre, arroser du jus d'un citron et d'une rasade de rhum
  • Faire revenir les pommes à feu moyen, en remuant régulièrement à l'aide d'une spatule en bois, en les enrobant avec le sucre et le beurre, entre 15 et 20 minutes, jusqu'à ce qu'elles aient légèrement caramélisé, une fois cuites, réserver
  • Beurrer un moule
  • Dans un bol , enrober les pommes avec la maïzena, ajouter les 100 g de sucre, la noix de muscade, et la compote de pommes
  • Bien mélanger et déposer dans le fond du moule.
  • Dans un autre bol, mélanger la farine, le sucre, la levure
  • Incorporer la crème et le beurre fondu aux ingrédients secs et bien mélanger
  • Répartir la pâte uniformément sur les fruits et saupoudrerde muscade
  • Cuire au four 35 minutes ou jusqu’à ce que le dessus soit doré et que les fruits bouillonnent
  • Laisser refroidir quelques minutes et renverser sur un plat
  • Servir chaud avec de la crème anglaise (moi, je n'en avais pas, mais c'était pourtant délicieux!)

Bilan des courses:

J'ai servi le renversé à mon Pôpa et à mes frérots pour le goûter. Ils en ont rafolé, dévorant littéralement la totalité du renversé en deux temps trois mouvements.

Quand j'ai posé la question à mon père "alors, ça te plaît?" il m'a dit "mais qu'est ce qu'on sent le goût des pommes, c'est fou". Sur le moment, je me suis dit que ce n'était pas un compliment. Alors, j'ai à mon tour testé et c'était tout à fait cela, mais, chose que je n'avais pas comprise sur le moment, c'était de la part de mon Pôpa peu généreux en compliments un vrai argument choc, signifiant qu'il adorait ce renversé ! Ma P'tite Caille a considéré que c'était "le meilleur dessert aux pommes qu'il avait jamais goûté" (bon, j'ai l'impression qu'à chaque fois que je cuisine un nouveau dessert aux pommes, il remporte la palme, malgré tout, il a vraiment apprécié celui-ci!)

Comment vous décrire cette merveille?

Lorsqu'on plonge sa cuillère dedans et que l'on porte à la bouche cet assemblage encore un rien fumant, on est d'abord frappé par la texture des pommes qui sont enrobées d'un coulis sirupeux et dense, un peu épais, tout en étant léger, puis on sent la légère pâte à gâteau tout à la fois croustillante et fondante....

Les pommes sont onctueuses à souhait, on sent merveilleusement leur saveur légèrement acidulée, riche et généreuse. La pâte est légère, craquante sur le dessus, à peine sucrée, un peu comme une pâte à pain sucrée, en beaucoup moins neutre, cependant. Je n'avais jamais testé ce type de texture auparavant, laquelle est probablement liée au fait qu'il n'y ait pas d'oeufs. La noix de muscade et le rhum donnent une petite touche supplémentaire en termes de goût tout à fait agréable...

C'est simple, ce renversé est généreux en bouche tout en restant léger.... il accompagnera volontiers un repas et saura tout particulièrement partager un peu de sa douceur et de sa douce chaleur, un soir où la température commencera à baisser doucement.

Il peut être décliné avec toutes sortes de fruits, je l'imagine parfaitement allié à de belles poires bien juteuses ou aux dernières figues fraîches encore sur les étals... sans oublier tous les fruits rouges.

Alors, Isa, je peux dire maintenant que tu as (au moins) deux immenses qualités : d'abord tu es canadienne ;-), ensuite, tu as des recettes tout bonnement renversantes!! Un grand merci pour cette belle découverte!

Allez, une petite dernière pour la route.... Honnêtement, vous ne plongeriez pas volontiers votre cuillère dedans, là, tout de suite?

Et n'oubliez pas .... tic, tac.... tic, tac... le kikiveukivienkuisiner est en route... ;-) !!

Conté par Alhya at 10/30/2006 11:00:00 PM | 82 comments

octobre 26, 2006

quelques triangles feuilletés épinards, ricotta, tomates séchées et pignons grillés

Je cours, je cours... après le temps.... tout le temps ! Je suis sans arrêt écartelée entre mes envies, mes obligations quotidiennes, mes responsabilités... Tant et si bien que je ne me rends presque même plus compte que je suis toujours en quête de minutes, que j'invente sans arrêt des stratégèmes afin de voler suffisamment d'instants pour tout faire... et je commence doucement mais sûrement à sentir la fatigue poindre son nez ...
Ce soir, je sais qu'il va falloir que je sois raisonnable et que je ralentisse un brin, que je me recentre un peu sur certains pans de ma vie fondamentaux, afin de ne pas perdre de vue totalement certaines de mes priorités... L'autre jour j'ai compris combien ce blog et tout ce qu'il génère mobilise mes pensées. Je vous explique. Un soir, je vois mon directeur de thèse, que je n'avais fait que croiser ces dernières semaines, en coup de vent. Et là, il me pose la question fatidique : quoi de neuf ? A priori, la question portait sur l'avancée de mes travaux. Et devinez un peu les seules pensées qui se bousculaient dans ma tête et tentaient désespérément de se frayer un chemin jusqu'à ma bouche?
"Et bien, voilà, j'ai gagné le Kiki 13, je viens de lancer le Kiki 14 et la semaine dernière j'ai rencontré toute une bande de bloggeuses lyonnaises géniales, sans parler de toutes les idées de recettes qui fourmillent et qui ne demandent qu'à être réalisées" !! ;-))!!
Rien d'autre, pas une autre idée ne me venait à l'esprit. Un calvaire!! je vous assure, je suis donc restée coite, tentant désespérément de trouver une réponse adaptée!!! ;-)... Sur le chemin du retour, j'ai eu un fou rire nerveux et rétrospectif... C'est fou, me suis-je dit, comme ma vie de bloggeuse a pris une tournure inattendue en l'espace d'à peine quelques mois. Quand je vois tout ce que m'apporte cette porte virtuelle ouverte sur la découverte de tant de cultures, de personnes si différentes et si riches... Elle est si douce cette nouvelle vie qui se crée autour d'une passion qui insensiblement gagne du terrain sur le reste.... surtout lorsqu'elle se transforme, se matérialise, devient réelle et tangible, lorsqu'enfin l'on peut mettre l'épaisseur d'une personne derrière la rencontre virtuelle.
La semaine dernière, nous nous sommes rencontrées. Onze bloggeuses : vous avez déjà eu les récits de Véro, de Kashyle, de la Sieste et de Khala... Je ne résiste pourtant pas au plaisir de vous toucher deux mots de mes sensations. J'étais certes moins impressionnée que lors de la première rencontre auquel j'avais participé au mois de juillet, autour d'un pic nic à la Tête d'Or. J'avais déjà, à cette occasion là, découvert à quel point les rencontres faites autour d'une passion commune sont tout à la fois naturelles, faciles, combien les sujets fusent sans même que l'on cherche une seconde de quoi l'on a va bien pouvoir parler. C'est tout simplement de l'ordre de l'évidence... Douce sensation. Cette fois-ci, Aude et moi avions lancé l'idée et tout s'est fait à la fois facilement et relativement rapidement. Chacun a mis sa pierre à l'édifice, l'une a proposé le resto, l'autre a ajouté des noms successifs à une liste d'e-mail qui petit à petit gonflait, d'autres enfin ont suggéré une balade gourmande post déjeuner... Tant et si bien que samedi dernier, notre programme était overbooké! Nous avions toutes rendez vous au resto même si certaines avaient réussi à être à l'heure pour aller visiter un magasin de merveilles culinaires (ce qui ne fut pas mon cas! je vous le disait, des milliards de choses à faire et jamais assez d'heures dans la journée). A mon arrivée au restaurant, la plupart des filles étaient déjà là. J'ai eu l'extrême plaisir de m'asseoir à côté de la si charmante Fred, et de la douce Valérie, face à la pétulante et drôle Laure. Un peu plus loin, siégeaient les autres de nos comparses. Le déjeuner a commencé à 12h30 pour se terminer à... 15h30, pas moins!!! Impressionnant, le temps filait à une vitesse proche d'une comète, à tel point que je me demande s'il ne faudrait pas avertir les autorités publiques de ce phénomène quasi paranormal ! Nous sommes littéralement tombées dans un trou spatio temporel, ça ne fait pas l'ombre d'un doute! Ensuite, il y eut la visite des épiceries chinoises, puis marocaines... La journée filait et je me suis retrouvée tout à coup à 17h et quelques, les bras chargés de paquets et déjà très en retard pour la suite de mon programme du samedi. Après quelques embrassades nous nous sommes quittées, comme une bande de vieilles copines s'étant donné rendez vous pour célébrer un retour aux sources. En bref, du bonheur, du bonheur et la promesse de remettre ça, très très vite!
Voilà comment l'ouverture d'une simple page sur internet peut amener à faire des rencontres riches, inattendues et passionnantes...
Alors pour ne pas perdre le fil, et parce qu'ai toujours un immense plaisir à écrire quelques lignes sur ce blog et plus encore à lire vos réactions, je tape en toute urgence ce billet afin de commencer à expliquer les recettes que je vous ai présenté en vrac l'autre jour les recettes toutes simples préparées pour le buffet. Puisque certaines ont noté avec intérêt la présence des triangles "verts", je vous livre ce soir la recette des Triangles feuilletés aux épinards et ricotta, tomates séchées et pignons que j'avais réalisé pour l'occasion.
C'est une recette que j'ai fait sur le moment, née de mon envie d'associer quelques légumes originaux aux petits fours salés.
Elle est parfaite pour un apéro, facile à réaliser, et très rapide. Une fois cuits, les feuilletés peuvent être congelés et être ensuite ressortis et réchauffés une dizaine de minutes avant d'être servis quand des amis débarquent à l'improviste!
Comme je les ai fait il y a plus de deux mois et qu'évidemment, dans le feu de l'action, je n'ai pas pris le temps de noter dans le détail les proportions utilisées, je vous livre une recette grosso modo ;-)
Ingrédients:
  • 2 pâtes feuilletées
  • 400 g d'épinards (une fois cuits, vous pouvez les acheter surgelés, en boîte ou frais, ce qui est bien sûr meilleur)
  • 250 g de ricotta
  • 1 grosse poignée de pignons
  • 1 filet de jeu de citron (facultatif, mais relève agréablement le tout)
  • 1/2 boîtes de tomates séchées (les miennes étaient à l'huile d'olive)
  • Sel et poivre (j'ai mis du poivre de séchouan, fraichement concassé)
  • 1 jaune d'oeuf pour dorer les feuilletés

Marche à suivre:

C'est on ne peut plus simple:

  • Préchauffer le four Th 7
  • Si les épinards sont frais, bien les nettoyer, et les faire tomber dans une poêle bien chaude recouverte d'un filet d'huile d'olive, et les laisser cuire à feu vif, jusqu'à ce qu'ils aient juste rendu leur eau, réserver
  • Dans un saladier, mettre la ricotta, le jus de citron et les épinards, mêler intimement, saler et poivrer en vérifiant l'assaisonnement (j'ai la main lourde sur le poivre pour relever le tout, mais à assaisonner selon son goût)
  • Dans une poêle bien chaude, faire griller quelques instants les pignons à sec
  • Découper les tomates séchées en lamelles fines
  • Etaler sur le plan de travail la première pâte feuilletée, recouvrir uniformément d'une grosse couche du mélange épinards/ricotta, parsemer les pignons, ajouter les lamelles de tomates séchées
  • Recouvrir à l'aide de l'autre pâte feuilletée, appuyer légèrement, de façon à ne pas faire sortir la farce par les côtés
  • Battre le jaune d'oeuf dilué dans une ou deux Cuillère à soupe d'eau, badigeonner le dessus de la pâte feuilletée (j'ai oublié pour ma part cette étape, mais ce ne sera que plus joli)
  • Procéder à la découpe de l'ensemble: pour cela, tracer des lignes dans la longueur, d'environ 5 cm de large, puis faire tourner le tout d'un quart de tour, et là, soit vous faites des rectangles, soit vous faites des entailles en biais, afin d'obtenir des petits losanges
  • Déposer au fur et à mesure de la découpe les feuilletés sur une feuille de papier sulfurisé, en les espaçant un peu
  • Glisser au four entre 10 à 15 minutes (si vous les congelez, laissez les 8 à 10 minutes afin de pouvoir le jour J les réchauffer sans qu'ils brunissent trop)
  • Servir immédiatement


Bilan des courses:

Les gens ont été au départ un peu intrigués par leur couleur, commençant tous par me demander d'un air un brin suspicieux "c'est quoi, ça?" ;-) ... vous pensez bien que je ne disais rien, les laissant découvrir... Tous ont été unanimes, c'est délicieux!! Et oui!

La ricotta adoucit beaucoup le goût des épinards, les pignons ajoutent une touchent gourmande, quand aux tomates séchées, elles ajoutent ce petit goût typé qui souligne et harmonise l'ensemble! Une vraie bonne alternative aux feuilletés à la saucisse, au jambon ou autre... Une version végétarienne conquérant hommes, femmes et enfants!! Si, si, je vous assure!!

Des feuilletés tout simples, mais à l'effet garanti! Les gens étaient épatés par "mes talents" de cuisinière! lol!!! Alors, honnêtement, vous auriez tort de vous priver!!

Je finirai sur un grand merci adressé tout particulièrement aux dix bloggeuses que j'ai adoré découvrir la semaine dernière, mais également à celles et ceux avec qui, petit à petit, je tisse ce lien, ce fil d'humanité qui, insensiblement, mais sûrement se crée grâce à ce blog qui m'apporte tant! Et si je me fais un peu plus rare sur vos blogs ou ici même, surtout, ne m'en voulez pas...

Conté par Alhya at 10/26/2006 10:08:00 PM | 64 comments

octobre 24, 2006

Le KiKiVeuKiVienKuisiner n° 14 sera.....


Oyez, Oyez Braves gens, aujourd'hui je suis porteuse d'un message important que je dois vous transmettre de la part d'une certaine Turtle... elle m'a chargé de la mission ô combien importante de vous livrer le thème du nouveau KiKiVeuKiVienKuisiner, édition 14 !

Comme je vous l'expliquais lors de mon dernier message, c'est avec force étonnement que j' ai appris, la semaine dernière, que j'avais gagné la précédente édition du KiKiVeuKiVienKuisiner n° 13 avec ma Tarte Tatin pommes poires épicée au caramel de cidre Carpe Diem (pour voir le parlmarès du Kiki 13). Je prends ainsi la suite de la Brillante et talentueuse cuisinière Lilo qui, de main de maître et avec une rapidité qui me laisse encore toute pantoise, a organisé la précédente édition. Je vous avoue que la pression est certaine, car outre les soucis logistiques, organiser l'édition 14 supposait un choix CORNELIEN : choisir une recette qui, selon la tradition du Kiki sorti tout droit du cerveau génial de la charmante Manue, doit être ensuite interprétée par chacun des participants. Il faut donc une recette à la fois typique, comportant des traits caractéristiques suffisants pour permettre d'être identifiée facilement, tout en étant déclinable à souhait et, enfin, susceptible d'être adaptée aussi bien en version salée que sucrée, afin de laisser s'exprimer votre imagination culinaire sans borne, quelques soient vos préférences.
Après quelques moments de réflexion, j'ai très vite associé un mot, un seul, à cette nouvelle édition:
j'ai nommé Mon ami LE RAVIOLI!!

Et oui!!!
Oh là, j'en vois déjà qui s'effondrent, qui pestent, râlent et se renfrognent, prêts qu'ils étaient à pâtisser une fois de plus pour une édition du KiKi....
Mais, si cela peut vous consoler un brin, sachez que cela aurait pu être bien pire!!!
Ecoutez plutôt ça : figuraient au palmarès de mes idées :
  • la religieuse (hardos : rien que les choux et la chantilly, j'ai renoncé ;-),
  • la galette de sarrasin (définitivement pas photogénique, la pauvre fut très vite éliminée),
  • puis vint le cannelé (mais il limitait trop sérieusement l'imagination, notamment la forme),
  • fut envisagé ensuite le pouding (vivement conseillé par la maitresse es pouding, la Charmante Isa),
  • la bûche (sur les conseils de la Be Good, mais je laisse ça au kiki des fêtes),
  • pour finir sur le fait qu'il fallait, pour changer, opter pour une recette salée.
je voulais un thème qui, comme les précédents, autorise les variations sucrées et salées, tout en donnant une longueur d'avance au salé (j'avais noté certains appels désespérés des becs salés ;-), je précise, suite au commentaire d'Avital, qu'elle même avait précédemment proposé la version des Bretzels, et je m'excuse de l'avoir oubliée). Et là, ma première pensée fût pour la poule au pot. ... ;-) et puis, la Turtle a convenu que ok, la poule au pot, c'était novateur, mais pas facile à adapter en version sucrée! ;-), n'est ce pas?
Alors qu'elle cherchait désespérément dans son esprit farfelu la bonne idée, est apparue la solution : placer le choix sous les couleurs d'un pays dont les saveurs, les produits et les recettes enchantent mon palais autant qu'ils influencent ma cuisine.... l'Italie...

De fil en aiguille, le Ravioli est devenu LA recette idéale, remplissant tous les critères précités !
Afin de convaincre les plus sceptiques ;-), commençons par une petite minute culturelle (en bonne juriste que je suis, je commence par définir mon sujet).
Voici donc une petite définition du Ravioli pêchée chez wikipédia:
Le ravioli est un type de pâtes farcies, spécialité italienne ou niçoise, d'origine chinoise, en français on le nomme parfois raviole.

Les chinois font des ravioles qu'ils appellent jiaozi (饺子) depuis des siècles, la technique a sans doute été amenée en Europe par les Italiens, au même moment que les nouilles (spaghetti en italien), et les autres pâtes alimentaires.

Les raviolis peuvent être farcis aux légumes ou à la viande ou aux deux, mais aussi au fromage. Il peut y avoir autant de recettes que d'artisans qui les confectionnent. Dans la recette niçoise, la farce est traditionnellement composée d'un mélange de daube (viande de bœuf) et de blettes finement hachées.

Les raviolis se cuisent dans l'eau bouillante jusqu'à ce qu'ils remontent à la surface. Ils peuvent être servis nappés d'une sauce tomate et de fromage râpé.

Le mot vient de l'italien raviolo, forme qui peut être utilisée. Deux formes pluriels sont acceptées ravioli et raviolis.



Voilà qui est prometteur, qu'en dites vous? Alors si on se résume:
  1. vous devez faire une pâte , que vous pourrez décliner avec toutes sortes d'ingrédients,
  2. préparer une farce dans laquelle vous pourrez intégrer tout ce que vous pouvez imaginer (sauf des trucs strictly forbiden comme de la mort aux rats, des chaussettes sales, ou que sais-je encore de franchement imangeable)
  3. et puis ensuite, vous pouvez faire la forme que vous voulez, la plus esthétique possible, la plus originale, lâchez vous!!
  4. il faudra ensuite les cuire, et là, toutes les options sont encore ouvertes : version française dans de l'eau bouillante, version chinoise à la vapeur, pourquoi pas également poêlés
  5. enfin, vous pouvez décliner vos raviolis seuls ou accompagnés d'une sauce, as you want!
Honnêtement, avouez qu'il y a matière à laisser parler son imagination!! Et pour ceux qui sont définitivement des becs sucrés, à vous de détourner la recette pour en faire un dessert! Je vous signale qu'après vérification, c'est quasiment une pratique courante dans le petit monde des marmitoniens regardez là, ou . Bon, bien sûr, il y a l'étape pâte à ravioli, mais là encore, ce qui est marrant, dans le Kiki, c'est que cela pousse à enfin se lancer dans un truc qu'on aurait pas osé faire sinon, pas vrai?
Et franchement, rien de meilleur que des raviolis faits maison, parole de Turtle flemmarde, mais gourmande!! Pour preuve, moi-même , je m'y suis déjà collée ( cliquez ici, pour un rappel de cet exploit).
Je suis sûre qu'après avoir tenté l'aventure vous remercierez la Turtle lol !!
Quelques trucs et conseils de préparation :
Pour apprendre le coup de main pour former les raviolis, je vous propose la méthode toute en images de Chef Simon et pour un pliage version chinoise, voir les conseils de Beau à la bouche ici.
Pour tomber sous le charme de farces à couper le souffle, n'hésitez pas à jeter un oeil ici, ici ou .
Et enfin, pour vous montrer que véritablement, toutes les innovations sont possibles, allez jeter un oeil sur cette recette ultra originale


Vous trouverez autant de recettes de pâtes à raviolis que de cuisiniers ou presque...
Il y a sur le net différentes versions, soit à base de farine de blé, soit de semoule de blé dur. Le nombre et la présence d'oeufs varie également.

Je vous propose deux versions qui semblent assez classiques:

Pour une pâte à raviole basique :
Ingrédients: pour 4 personnes
  • 200 g de farine ou de semoule de blé dur
  • 2 oeufs
  • 1 cuillérée à soupe d'huile d'olive
  • 1 cuillère à soupe d'eau ou de lait
  • 5 g de sel
  • Ingrédients pour la farce

Marche à suivre:

  • Mélanger tous les ingrédients sur un plan de travail ( on fait un dôme de farine, avec un trou dans lequel on dépose les oeufs, l'huile, et le lait ou l'eau, et on mélange le tout à la main jusqu'à obtenir une pâte homogène) ou bien dans la cuve d'un robot : il faut que la pâte soit ferme mais souple, réserver
  • Préparer la farce
  • Pour le montage des raviolis, diviser la pâte en deux, aplatir au rouleau à pâtisserie chaque boule et couper en lanières identiques
  • Déposer la moitié des lanières sur le plan fariné, répartir la farce en 28 petits tas, couvrir avec la deuxième moitié des lanières de pâte
  • Découper et souder chaque ravioli en pressant les bords
  • Cuire à l'eau bouillante, les sortir dès qu'ils sont remontés à la surface, à l'aide d'une écumoire
  • Réserver le temps de préparer la sauce

Dans la version précédente, il y a des oeufs, dans la version chinoise, dite des Won ton, en général, il n'y a que de la farine, de l'eau et un peu d'huile d'olive :
Pour une version chinoise sans oeufs:
Ingrédients: toujours pour 4
  • 1,5 cs d'huile d'olive
  • 250 g de farine
  • 4 CS huile
  • 1 pincée sel
  • 10 cl eau
Marche à suivre:
  • Mettre la farine dans une jatte, ajouter l'huile, le sel, bien mélanger jusqu'à ce que cela fasse comme du sable
  • Ajouter l'eau petit à petit en mélangeant bien, afin d'obtenir une pâte bien homogène, qui doit être souple mais ferme
  • Laisser reposer 30 minutes
  • Pour la réalisation des ravioli, procéder comme expliqué dans la version précédente

Les règles du jeu: (je pique un peu les termes de Lilo ;-)

Qui peut participer au jeu ?
Tout le monde, que vous ayez un blog ou non.

Comment participer au jeu ?

Réalisez une recette selon le thème choisi, ici, "C'est lundi, c'est Ravioli" (je sais, c'était facile ... j'ai pas pu m'empêcher.. ;-).
Prenez le temps de trouver une recette qui vous plaise, que vous présenterez à l'aide d'une photo la plus belle possible, car c'est notamment en fonction d'elle que les gens votent !
Si vous avez un blog ou un site, il suffit de publier votre recette et de me faire parvenir le lien avec la photo (au format JPG, 250 x 320 pixels) que vous avez sélectionnée, en envoyant un mail à cette adresse que j'ai créé juste pour l'occasion : kkvkvk14@neuf.fr ; Pour les personnes n'ayant pas de blogs ou de sites Internet, même chose, sans l'étape publication en ligne.
Je vous demande instamment de tous procéder à l'envoi sur cette adresse mail de vos liens de billet et de votre photo : c'est du respect de cette règle que découlera le bon déroulement du jeu. Bien sûr, rien ne vous interdit d'ajouter un commentaire au bas de cet article pour confirmer l'envoi de votre mail. Mais je tiens vraiment à ce que vous ne vous contentiez pas de cette étape car des erreurs sur le choix de la photo pour le billet récapitulatif ont pu avoir lieu aux éditions précédentes : en m'envoyant ladite photo nous gagnerons tous du temps, et il n'y aura pas d'erreur possible!
Je créerai, à la clôture du jeu, un billet reprenant la photo et lien vers le blog. Toutes les participations seront prises en compte. Je précise que peu importe la date d'envoi de votre participation, dans le billet récapitulatif, les participations seront classées par ordre alphabétique, en fonction du nom du blog.

Les dates

Vous avez jusqu'au samedi 25 novembre 2006 minuit pour proposer votre recette. Dès que je pourrai (normalement, si tout se passe correctement, au plus tard le lundi ou le mardi suivant), je ferai paraître un billet reprenant l'ensemble des participations. Vous pourrez dès lors voter pour les trois recettes qui vous plaisent le plus !


Alors, à présent la Turtle déclare très officiellement le KiKiveuKiVienKuisiner ouvert :
A vos marques,.... prêts, ......partez!
Et surtout n'oubliez pas l'essentiel : amusez-vous et régalez-vous !!!

PS:
Je précise à tous et à toutes que pour faire des raviolis, pas nécessaire d'investir dans une machine à pâte ou dans des moules à raviolis , un bon rouleau à pâtisserie et des emportes pièces et le tour est joué!!! N'allez pas vous ruiner pour l'occasion ou expliquer à vos chers et tendres respectifs que c'est à cause de la Turtle que vous deviez absolument laisser une note de BIP euros chez Ikéa ou autres!! je vous vois venir!!!! ;-)

Conté par Alhya at 10/24/2006 08:37:00 AM | 126 comments

octobre 19, 2006

Etre une fille marathon ou de l'art de réaliser un buffet pour trente

Avant de découvrir le Carpe Diem, j'étais avant tout une fille-marathon.

Etre une fille marathon, c'est avoir sans cesse besoin de faire non seulement les choses en grand, mais encore d'essayer de les faire à un rythme soutenu, faire un maximum dans un minimum de temps, et au cordeau.
En quatre mots : Planification, organisation, préparation, exécution. Le grain de sel, ou de sable, on connaît pas dans ce genre d'organisation. Il faut pas mollir, aucune place au doute ou à l'hésitation, une fois le plan établi, on agit, sans se poser de question et avec application.
Dans ma grande sagesse naissante;-), j'ai progressivement découvert que cette approche de la vie avait souvent ses limites, qu'à trop vouloir bien faire, on finissait parfois par s'épuiser et ne plus profiter du fruit d'un travail ainsi réalisé. Alors, j'ai mis petit à petit de la souplesse dans ma manière d'appréhender les choses, les activités, les gens, et même, ma cuisine. J'y revendique le droit à l'originalité, au plaisir, à l'inventivité et partant, à l'imperfection. Car évidemment, avant de trouver, il faut parfois se tromper. En somme, laisser place à la surprise, à l'inattendu et être capable d'y voir une chose agréable et positive.
Néanmoins il y a des cas où un peu malgré moi et un peu parce que je crois que c'est aussi partie de ma personnalité, j'aime laisser la fille marathon reprendre à nouveau le dessus. Dans ces cas là, autant vous dire qu'elle ressort archi aisément, trop contente de reprendre pour quelques instants au moins, le pouvoir ;-)
Quand cet été, après avoir cuisiné quotidiennement en ne suivant aucun autre plan que le plaisir d'être en cuisine et l'envie du jour, mon père m'a demandé s'il était envisageable que l'on organise une petite fête familiale pour célébrer la construction de notre maison bretonne, la fille marathon a tout de suite su que c'était enfin Son moment. Evidemment, on pourrait penser qu'après avoir cuisiné pour 12 pendant quinze jours sans utiliser cette dernière, ce n'était pas une petite pendaison de crémaillère qui allait nécessiter son retour. Ce serait mal connaître la famille de mon père. Petite pendaison crémaillère familiale signifiait organiser un buffet pour 30 personnes au bas mot (il y a toujours un ou deux amis de passage, une âme en peine, un ami d'un ami et quand bien même ces derniers ne seraient pas de la fête, oncles, tantes et cousins suffisent à remplir un appartement, fusse t'il grand). Et là, on comprend pourquoi le retour de la fille marathon s'imposait, surtout quand on sait que la décision de réaliser cette fiesta était prise seulement quatre jours avant l'évènement.
Je vous ai déjà raconté un de ces processus marathon (ici). Là, j'ai opéré un peu différemment, l'objectif était de réaliser un buffet varié, coloré, mais qui n'en jette pas trop (dixit Papa).
Bien entendu, mon cerveau commençait déjà à partir dans tous les sens, imaginant toutes sortes de choses plus folles les unes que les autres à faire pour le fameux buffet, lorsque j'ai tout à coup réalisé que cette petite pendaison allait avoir lieu la veille de mon départ. Autant vous dire qu'à cet instant précis la fille marathon a reçu un sacré coup de massue: pas question de passer les 24 ou les 48 dernières heures à tambouiller enfermée, alors qu'après je serai sevrée de Bretagne. J'ai de cette manière réalisé que si j'étais bien prête à passer derrière les fourneaux, la fille un peu Carpe Diem que je suis devenue imposait à présent de le faire uniquement aux heures creuses: au retour d'une virée en bateau sur les îles environnantes ou après une après midi farniente à faire la moule sur le sable, entre deux crises cardiaques dues au bain à 18 degrés, ou à la rigueur, le matin, au réveil, avant d'établir le programme de la journée, mais sûrement pas sur la tranche 10h-18h.
Je me suis donc contentée de réaliser des choses simples, rapides et qui pouvaient toutes se réchauffer le jour J après avoir été congelées, afin de pouvoir faire beaucoup, mais en prenant le temps de joindre l'utile à l'agréable :
Petite énumération de ce que j'ai réalisé, les photos respectent l'ordre de l'énumération qui suit (sachant qu'évidemment, je n'ai pas pensé à tout photographier et que j'ai ô rage! oublié de photographier le beau buffet qui en résultait) :

Voici donc le Buffet de la fille marathon qui avait quand même envie de profiter du soleil...

  • Les Bouchées Fraîcheur :

  1. Les cubes de melon sur jambon de parme (là, je réutilise une photo d'une

    précédente version faite avec du bacon, je préfère nettement la version au jambon de parme: on procède de la même manière, en utilisant 1/8è d'une tranche de jambon de parme, pliée en deux)

  2. Les petits légumes variés (carottes, concombres, tomates cerises, radis) servis avec leur dip au fromage blanc et au sésame

  • Les Petits fours chauds:

  1. Tourbillons mozzarelle, jambon et basilic (deux pâtes feuilletés, recette ici)

  • Les biscuits:

  • Les "plus nourrissants":

  1. La valeur sûre le Cake Courgettes feta

  • Les salades :
  1. Le Taboulé classique (recette ici)
  2. La Salade de crevettes roses pêchées la veille, sauce ricotta

    citronnée (pas de photo, cf. ici pour la recette)

  • Les desserts :
  1. Deux généreux brownies très chocolatés

  2. Deux fars bretons Tit'attitude

  • Les achats: (parce qu'on sait jamais, on pourrait manquer ;-)

  1. Une splendide Terrine charcutière (note pour plus tard: préciser à Pôpa que 4 kilos de terrine, c'est beaucoup)
  2. Des fromages variés pour deux magnifiques plateaux de fromage: comté, reblochon, brie, picodons, bleu, camembert, ... (note pour

    plus tard n°2: préciser aussi que 400 g de chaque fromage, c'est beaucoup)
  3. Quatre à Cinq baguettes de pain tradition (j'ai congélé directement les 6 de plus achetées par Pôpa ;-)

  • Les boissons:

  1. Jus de fruits, coca, eau plate et gazeuse en quantité

  2. Un punch exotique pour 30
  3. Vin rouge, blanc et rosé

Bilan des courses:

Tout a été préparé sur trois jours, en toute sérénité. La veille au soir, j'ai préparé les salades et le punch.

Le jour même, ne restait qu'à penser à sortir tous les préparations du congélateur le matin et à préparer les bouchées fraicheurs . Dix minutes à peine avant l'arrivée des invités, j'ai réchauffé un court instant les petits fours dans le four préchauffé.

Tout était délicieux et, hormis ce qui avait été acheté ;-), quasiment tout avait disparu

à la fin de la soirée : ne restait qu'un peu de taboulé et de

salade de riz, quelques exemplaires par ci par là des morceaux de cake et de quiche... juste de quoi déjeuner le lendemain midi.

J'étais aux anges : j'avais non seulement profité de mes derniers jours de vacances au bord de la mer, mais encore fait plaisir à tous avec des petites choses toutes simples, voilà qui n'était pas mal comme bilan!

Bien sûr, je compte bien vous donner une à une les recettes, mais ce billet avait pour objet de donner des idées de buffet et de démontrer qu'à l'évidence, on peut accomplir de grandes choses, quand on prend le temps!


... ce qui m'amène à vous parler quelques instants d'un autre sujet, brûlant d'actualité ;-)!

Pour ceux qui n'auraient pas encore appris cette fabuleuse nouvelle (allez, n'ayons pas peur des mots exprimant un enthousiasme franc et certain ;-), c'est à la Turtle que revient l'ultime honneur et privilège d'organiser THE événement culinaire tant attendu par chacun et chacune des bloggeurs de la tambouille, j'ai nommé le Kikiveukivienkuisiner, mieux connu encore sous le nom de Kiki. Ben ouais, il paraît qu'à avoir voulu faire sa toute simple avec sa Tarte Tatin pommes poires épicée au caramel de cidre Carpe Diem et bien elle a mérité la place number one du Kiki 13 et que du coup, c'était his turn d'organiser....
Bon, je ne vous cache pas qu' elle a eu un drôle de choc en voyant son nom apparaître en haut des résultats du Kiki 13, suivi d'un furieux mouvement mêlant la peur à la panique : même pas fière, la Turtle, tout de suite terrorisée elle était!!! Une fois la tête progressivement ressortie de sa carapace où elle tentait vainement de passer pour définitivement trépassée, elle a bien tenté d'envisager un départ précipité au Nicaragua pour échapper à la préparation du Kiki n°14... puis, elle a pensé un instant à refiler la patate chaude à Bergamote, brillante seconde du classement... et puis... et puis... elle a reçu des mails, des messages de félicitations, elle a lu tant de commentaires enthousiastes qu'elle s'est dit qu'elle pouvait pas, la bougresse, abandonner comme ça! Tous ces votes adorables, tout ce déferlement de sympathie, tout ça rien que pour elle et elle, elle ferait demi tour face à l'obstacle? Non, un tel comportement si peu turtleien n'était pas envisageable !

Alors voilà, après mûre réflexion (une nuit à tourner dans tous les sens en disant : je peux pas, je peux pas, c'est pas sérieux, et la thèse? et les cours? et la vie autour?), elle a décidé de s'y coller! Mais, attention, encouragée en cela par la très gentille Manue et la talentueuse organisatrice du dernier Kiki, Lilo, si elle a accepté de le faire, c'est à son rythme! héhé, i.e. à un rythme turtleien... ben oui! .... il fallait s'y attendre! ;-)
Voilà pourquoi, afin de préparer sereinement ce concours que je souhaite définitivement placer sous le signe de l'imagination, du plaisir de cuisiner et du partage, dans une ambiance bon enfant, je vous communiquerai le thème de l'édition 14 dans une semaine.
Alors, je sais bien qu'il y en a déjà qui attendent, sur les starting blocks, prêts à se ruer sur leur fourneaux pour réaliser leur futur prouesse culinaire pour l'édition 14! Mais voilà, chers compétiteurs, je dois vous demander de mettre un peu d'eau dans votre vin, un peu de patience dans votre enthousiasme et votre engouement à concourir, et me laisser le temps d'organiser un peu mes arrières. Je préfère vous prévenir tout de suite, au risque de décevoir certains, le blog constitue dans ma vie un plus, des moments volés, pris sur mon temps de détente, dans une vie déjà bien remplie et je ne peux, quand bien même je le souhaiterais, y consacrer mes journées!
Encore un grand grand merci à tous, pour vos votes, dont le nombre ne cesse encore de m'étonner, vous m'avez envoyée directement dans la Quatrième dimension, et je dois dire que ce voyage est assez étonnant! ;-)
Et à tous, je vous donne rendez vous la semaine prochaine pour le thème du kiki n° 14!

Conté par Alhya at 10/19/2006 08:43:00 PM | 80 comments

octobre 16, 2006

Galettes tout courgettes, parmesan et basilic ou l'art et la manière de manger santé tout en se faisant plaisir!

ça y est! Cette fois-ci, j'y suis! A l'heure où les élèves de la maternelle au lycée s'apprêtent à bientôt partir en vacances, j'ai enfin retrouvé le chemin de l'université et rencontré mes nouveaux étudiants (plus de cent, mine de rien!). Chaque année, j'ai un soupçon d'appréhension à l'arrivée de cette échéance. C'est toujours un peu impressionnant de se retrouver face à 40 paires d'yeux qui vous jaugent, tentent d'évaluer si vous allez être une de ces profs tortionnaires ou au contraire, une laxiste. Comme d'habitude, dès la porte de la salle franchie, j'étais galvanisée, retrouvant mes marques, mon rythme, et surtout l'énorme plaisir de partager une matière que j'adore, de présenter le projet pédagogique annuel, visant à les encourager à travailler, et plus encore à s'ouvrir un tantinet à cette matière que je suis là pour leur enseigner... En rentrant après cinq heures de cours, totalement vidée, j'ai foncé voir la pièce d'un ami, le Misanthrope. Rentrant chez moi vers minuit, sans avoir encore dîné, je me suis tournée vers un de mes plus fidèles compagnons : la courgette! Pas de grande recette réalisée à cette heure tardive, je me suis contentée de la détailler en fines lamelles, de la recouvrir d'un soupçon d'huile de noisette et de citron, de romarin, sel et poivre et, ainsi étalée dans un plat à gratin, je l'ai recouverte d'un fromage de chèvre mi sec, coupé en deux, pour que le tout grille dix à quinze minutes sous le grill. Je me suis enfin confortablement installée devant la télé, pour regarder un épisode de Desperates Housewises enregistré et j'ai dégusté, à même le plat, je l'avoue, mon petit gratin de rien.... Le goût du bonheur et de la simplicité, cela avait... mêlé à la sensation du devoir accompli, le top !
Si j'ai pu ainsi, à l'improviste, me préparer ce plat de rien, mais savoureux à souhait, c'est que la courgette est un légume qui fait systématiquement partie de mon panier de ménagère. Je la mange toute l'année, même si elle est la meilleure entre mai et septembre. Tout à l'heure, en rentrant en voiture, je réfléchissais au pourquoi de mon affection pour la courgette (C'est marrant comme dès que je m'assois dans ma voiture mes pensées s'emballent, j'en déduis que la voiture est un lieu très propice aux questions existentielles ;-)) . Ce n'est pas pour son goût, parce que même dégustée crue, elle en a finalement peu. C'est un légume assez neutre, mais j'adore la touche de verdure qu'il apporte aux risottos, aux poêlées mi légumes-mi féculents que j'aime me préparer le midi, aux quiches, aux cakes. J'aime tout particulièrement l'impression de moelleux qu'elle apporte et sa capacité à se marier avec toutes sortes d'ingrédients. Petite, je n'en raffolais pas, je trouvais qu'elle avait un goût d'eau trop prononcé. Souvent mal cuisinée, les plats que je mangeais à l'époque ne lui rendaient pas hommage. Il était souvent question de gratin de courgettes baignant dans un mélange douteux mi-crème mi-eau, ou de courgettes farcies que j'appréciais bien moins que leurs savoureuses homologues à l'aubergine ou à la tomate.
J'ai progressivement appris à l'apprivoiser et je l'apprécie aujourd'hui mariée avec des épices qui la parfument à merveille et révèlent son arôme, telles le curry, le romarin ou le thym, pour ne citer que les premières qui me viennent à l'esprit. Je prends souvent soin de la précuire au cours d'un rapide passage dans une poêle bien chaude, afin de lui faire rendre ce surplus d'eau qui nuit à son goût. Ainsi braisée, elle peut être dégustée seule , un rien caramélisée, ou se parer de fromage tel que la feta, le pecorino ou encore la mozzarelle qui accentueront son onctuosité pour un gratin généreux. J'aime la sensation de bien être que je ressens après avoir mangé une énorme assiette de courgettes, j'ai l'impression que ça fait du bien à mon intérieur, un petit plat santé, en somme! Après avoir fait quelques rapides recherches, je sais pourquoi : très riche en eau et en fibres tendres, la courgette est digeste et elle a également une bonne teneur en potassium, ce qui est, sans conteste, un point important, n'est-ce pas? ;-D
Ceci explique probablement qu'ayant aperçu de superbes courgettes dans le bac du frigo de mes parents, le jour de l'anniversaire de ma P'tite caille, je n'ai pu résister à l'envie de les ajouter au repas tout en couleurs que j'avais prévu de préparer. Après avoir rapidement réfléchi à la manière dont j'allais leur faire un sort, j'ai repensé à un billet présenté sur un blog que j'aime toujours beaucoup visiter (j'en profite pour encourager très sincèrement sa rédactrice à l'approche du Grand évènement qu'elle s'apprête à vivre). Il s'agit du blog d'Anna Mes Mets et moi. Elle y avait réalisé, il y a quelques semaines, des galettes de courgettes au thon on ne peut plus simples et néanmoins ultra alléchantes. Ayant décidé pour ce repas de laisser libre cours à mes envies, et de ne pas me préoccuper des protestations et des a prioris légumesques de mes chers frères, j'ai tenté, sans l'ombre d'une hésitation, de réaliser ces galettes. Mais comme elles devaient siéger royalement aux côtés du Cabillaud en croûte d'amandes et pistaches et de la poêlée automnale, nul besoin d'ajouter encore du thon aux galettes. Il fallait donc les transformer en galettes tout courgettes. C'était un peu miser le tout pour le tout. En général, avant de faire goûter des plats de légumes à mes frères, je prends soin de les tester pour éventuellement les réadapter à mi-chemin de la recette originale et de leurs goûts, histoire de ne pas brusquer leur formation légumesque progressive ;-), croisade dans laquelle je me suis lancée depuis quelques années . Mais là, point de testage avant réalisation, du one shot en direct live ;-)

Au moment de passer à la réalisation, j'ai décidé d'ajouter deux petites touches personnelles, pour compenser la perte du thon. Du parmesan fraîchement râpé me semblait tout à fait approprié et du basilic tout frais et sentant merveilleusement bon me tendait les bras pour accompagner ces petites choses. Enfin, un peu d'échalote savoureuse allait parfaire le tableau de ces galettes remasteurisées.

Voici donc les Galettes tout courgettes, Parmesan et basilic

Mes photos ont une couleur un peu bizarre qui ne leur rendent pas vraiment hommage, je suis désolée, j'ai dû photographier à la lumière de l'ampoule!

Ingrédients: pour une trentaine de galettes

  • 6 ou 7 Courgettes (elles étaient grosses)
  • 1 oeuf par courgette (il me semble en avoir mis un peu moins, 5 gros oeufs dans mon souvenir, à vous de voir, selon la consistance recherchée)
  • 1 cuillère à soupe de Maïzena par courgette (comme j'ajoutais du parmesan, j'en ai mis un peu moins, dans mon souvenir, j'ai mis 4 CS mais bien bombées)
  • 1/2 cuillère à soupe de parmesan fraîchement râpé par courgette (c'est moi qui l'ai rajouté, j'en ai mis 4 en tout, bien bombées)
  • échalotes (j'en ai mis 4)
  • Feuilles de basilic frais
  • Poivre noir concassé
  • noix de muscade (facultatif)

Marche à suivre:

  • Râper les courgettes
  • Saler les courgettes au gros sel, les laisser dégorger dans une passoire 30 minutes au moins
  • Hâcher finement les échalotes
  • Dans une poêle anti adhésive, faire chauffer une noisette de beurre et un filet d'huile d'olive
  • Verser les échalotes dans la poêle bien chaude, remuer régulièrement jusqu'à ce qu'elles soient bien caramélisées, sans brûler
  • Ajouter les courgettes, les faire cuire cinq à dix minutes, jusqu'à ce qu'elles aient fini de rendre leur eau. Réserver
  • Battre dans un saladier les oeufs, la maïzena et le parmesan, ajouter du poivre noir concassé et de la noix de muscade (je l'ai ajoutée à la dernière minute pour un rappel des saveurs de la poêlée automnale)
  • Verser les courgettes dans le mélange ainsi réalisé, mélanger le tout de manière à ce que le mélange soit homogène
  • Dans la poêle, reverser un filet d'huile d'olive, faire chauffer allègrement jusqu'à ce qu'elle soit parfaitement chaude, verser alors à la louche des petits tas du mélange, en cercle (comme pour des blinies) d'une dizaine de centimètres de diamètre, cuire deux à trois minutes la galette de chaque côté à feu moyen
  • Au fur et à mesure, réserver les galettes sur un plat recouvert de papier absorbant
  • Au moment de servir, réchauffer les galettes au four, ou à la poêle

Bilan des courses:

Au final, avec la préparation réalisée, j'ai fait une trentaine de galettes. De quoi servir deux galettes par assiette et il en restait encore 6 ou 7. A la fin du repas, tout avait été dévoré!

Ces petites galettes ont conquis tout le monde, plus fort encore, elles m'ont surprises! Plus ça va, plus j'aime déguster les légumes presque nature, dans toute leur simplicité, à peine relevés avec un soupçon d'huile d'olive et quelques aromates ou herbes. Du coup, j'avais peur qu'ici les courgettes aient trop le goût d'omelette pour moi, qu'elles en perdent leur saveur de produit naturel et sain que j'aime tant chez elles. En réalité, il n'en est rien, l'oeuf apporte un moelleux fabuleux à ces petites galettes qui restent pourtant ultra légères, tout en étant d'un fondant absolu. La cuisson dans un filet d'huile d'olive les pare d'une couverture légèrement croustillante très agréable, et non grasse si l'on prend soin de bien les essuyer avant, comme je l'ai fait, de les réchauffer en les faisant sauter quelques secondes dans une poêle sèche. Je les avais peu salées, ce qui laissait bien ressortir le goût légèrement sucré de l'échalote caramélisée dans le beurre, apportant une douceur sympathique. Le goût du parmesan n'était pas très perceptible, je pense qu'il a juste ajouté du moelleux à la texture.

C'est véritablement la recette ultra simple, ultra rapide, à tester et à décliner en y associant, si l'on veut, d'autres légumes. Les galettes pourraient devenir plus généreuses encore en leur ajoutant des petits morceaux de tomates confites ou séchées, des petites morceaux d'olive, de poivrons, d'artichauts marinés, des petits morceaux d'asperges ou encore quelques carottes râpées, bref, tout ce dont on a envie sur le moment et qui tombe sous la main. On peut aussi varier les épices et aromates à l'infini, ajouter des fromages différents. Définitivement un accompagnement léger, qui pourra s'associer tant aux poissons qu'aux viandes.

Alors, à vous ce petit plaisir sain et diététique!

Conté par Alhya at 10/16/2006 09:46:00 PM | 68 comments

octobre 12, 2006

Repas tout en couleurs : Filets de Cabillaud en croûte d'amandes et pistaches et poêlée aux deux saveurs automnales


Dites moi Châtaigne et je pense automatiquement "Automne, Ardèche, dimanche, sous-bois, récolte". Je ferme alors les yeux et me revient une image. Sur elle, j'ai deux ans et quelques mois... j'ai les cheveux coupés tout court, à la garçonne, et je suis assise, hilare, sur un tronc d'arbre couché en long, à côté de moi, trône magistralement Grand Yo (on ne la lui fait pas, à lui, les embrassades et les câlins, même pour la photo, il connaît pas... Lui, il est digne, c'est déjà un Homme) et un peu plus loin ma soeur, manifestement pas ravie d'être photographiée. Nous sommes tous équipés de ces anoraks très tendances dans les années 80 (vous vous souvenez? ceux qui comportaient une capuche auréolée de longs poils, comme en portaient les petits esquimaux), le mien est bleu clair et je l'aime presque d'amour parcequ'il est doux et qu'il est équipé de moufles qui pendouillent quand on ne les mets pas, le long des mains. A mes pieds, des bottes en caoutchouc bleu marines et fermement serrées dans mes mains, les anses d'un sac plastique blanc, alourdi par ma récolte, dont je suis apparemment très fière. Cette image c'est celle d'une photo, témoignage de nos rares, mais néanmoins traditionnelles virées dominicales dans les forêts ardéchoises. Mes parents n'ont jamais été du genre à organiser des randonnées du dimanche, eux, ils étaient adeptes du cocooning, surtout les week- ends d'automne, aimant les après midi farniente, installés bien confortablement dans notre chaleureuse maison drômoise, au coin d'un bon feu de cheminée. Il n'y avait bien que la perspective de ramasser des châtaignes à faire griller dans la fameuse cheminée pour les faire déroger à cette règle de vie ;-). Je garde encore de ces après midis passés en forêt le souvenir d'une grande excitation, celle suscitée par les évènements rares, l'odeur des sous-bois humides et la légère appréhension que pouvait susciter chez moi le fait d'être ainsi livrée à la forêt, lorsqu'après avoir guetté, au milieu des branchage, le fameux cocon vert et piquant, cet espèce d'hérisson végétal recouvrant les châtaignes, un peu gênée par cette petite goutte au nez qui s'ingéniait à me déranger, je réalisais tout à coup que je m'étais un peu éloignée du groupe et que je relevais soudain la tête, tout à coup paniquée à l'idée de rejouer l'histoire du Petit Poucet.

Je revois ensuite, papa, muni d'un couteau à la lame bien effilée, ouvrant généreusement la coque de la châtaigne avant de la placer au creux des braises, sous mon oeil admiratif. J'attendais alors patiemment, en regardant les flammes, qu'elle cuise. Après un temps que je trouvais bien trop long, papa la sortait du feu, enlevait alors la peau noircie et me la tendait, encore fumante, après avoir pris soin d'y déposer une toute petite noisette de beurre demi-sel... j'ouvrais grand la bouche et, tout en me brûlant un peu , je savourais cette généreuse association sucrée salée, aussi bonne qu'une sucrerie, avant de lâcher, dans un soupir, "encore une!" à destination de mon père que cela faisait sourire.

Est-ce cette immersion dans cet univers merveilleux et un peu effrayant qui m'a toujours fait trouver unique le goût légèrement sucré de ces petites choses? Du réconfort en puissance, voilà ce que symbolise la Châtaigne pour moi.

C'est pourquoi, face à la petite moue bougonne de ma P'tite Caille dont on allait fêter l'anniversaire, le week end dernier, je me suis dit qu'il avait grand besoin de quelques châtaignes pour célébrer son anniversaire. Il y aurait donc des chataignes au menu mais pour le reste?

Je voulais quelque chose qui soit à la fois savoureux, varié et relativement léger pour le soir. Mon choix s'est donc porté sur du poisson. J'avais craqué sur une des nombreuses recettes présentées par Eric, celle du Dos de Cabillaud en croûte d'amandes et pistache. Je voulais y associer des légumes. Après un rapide coup d'oeil dans le réfrigérateur, j'ai vu qu'il comportait quelques courgettes, dont j'ai fait des galettes (elles feront l'objet d'un prochain billet, pour celui-ci, ça faisait trop!). Parallèlement, j'avais très envie de cuisiner du potiron, dont je raffole presque autant que les châtaignes. Potiron et châtaignes, voilà qui ferait les ingrédients parfaits d'une poêlée aux saveurs automnales.
Je vous présente donc le menu tout en couleur de l'anniversaire de ma P'tite Caille, les Filets de cabillaud en croûte d'amandes et pistaches et leur poêlée automnale.

voici l'assiette, à gauche le filet, en face la poêlée, à droit la galette de courgette

J'ai un peu modifié la recette d'Eric. Tout d'abord, j'ai ajouté une étape marinade, ensuite, n'ayant guère le courage de procéder à la cuisson des filets à la poêle, j'ai réalisé une cuisson au four. Enfin, j'ai ajouté du zeste de citron à la croûte.

Ingrédients: pour dix personnes

Pour le cabillaud en croûte d'amandes et pistaches

  • Un bon morceau de cabillaud (150 g) par personne (pour moi, environ 1,5 kg!)
  • 20 cuillères à soupe de poudre d'amandes (soit environ 150 g)
  • 175 g de pistaches non salées
  • 4 ou 5 oeufs
  • un peu de farine
  • les zestes de deux citrons non traités
  • 2 citrons pressés
  • huile de noisette ou huile d'olive
  • estragon frais

Pour la poêlée automnale

  • deux bocaux de marrons entiers sous vide (soit 900 g une fois égouttés)
  • 1 kg de potiron
  • muscade
  • huile de noisette
  • Fleur de sel et poivre
  • un soupçon de cassonade ou un filet de sirop d'érable (facultatif)

Marche à suivre:

Préparer la marinade:

  • trente minutes avant de les préparer, placer confortablement les filets de cabillaud dans un grand plat allant au four, les recouvrir du jus de citron (avant de presser les citrons, prélever les zestes) et d'huile de noisette jusqu'à ce qu'ils soient bien recouverts, saler avec de la fleur de sel de guérande, poivrer, et ajouter quelques feuilles d'estragon entières. Laisser ainsi macérer 30 minutes au moins

Préparer les légumes de la poêlée: compter 3/4 d'heure de cuisson

  • Préchauffer le four Th 7
  • Couper le potiron d'abord en tranches (si besoin, à la hachette ;-), enlever la peau, et couper en morceaux égaux d'environ 2 cm de côté
  • Placer les morceaux de potiron dans un plat allant au four, saupoudrer de fleur de sel, de muscade, de poivre et d'un soupçon d'huile (noisette ou, à défaut, d'olive), enfourner
  • Rincer les chataignes, les mettre dans un plat allant au four, saupoudrer de fleur de sel, de poivre, et d'un soupçon d'huile, enfourner
  • Régulièrement au cours de la cuisson, sortir les plats, retourner à l'aide d'une grosse spatule les légumes, en veillant à ne pas les écraser de façon à ce que la cuisson soit uniforme, ajouter éventuellement un peu d'huile si cela manque
  • Les légumes sont cuits lorsqu'ils sont colorés, légèrement grignotés (comme on dit chez moi ce qui, en langage normal, signifie grillés ;-), un rien caramélisés (pour accentuer l'effet caramélisé, il est possible d'ajouter, dix minutes environ avant la fin un soupçon de cassonade sur les potirons ou, mieux, un filet de sirop d'érable)

Préparation des filets de cabillaud

  • Sortir les filets de la marinade et les déposer dans une assiette, vider la marinade dans l'évier et garder le plat pour la cuisson des filets
  • Hacher les pistaches en poudre grossière (moi, j'ai mixé, très pratique le mixeur!)
  • Blanchir quelques instants les zestes de citron dans de l'eau bouillante, puis les faire revenir quelques instants à la poêle dans une noisette de beurre, en prenant garde à ce qu'ils ne noircissent pas
  • Mélanger la poudre d'amandes, celle de pistaches, les zestes refroidis dans une assiette
  • Casser les oeufs dans une assiette et les battre à la fourchette pour les homogénéiser
  • Mettre de la farine dans une assiette
  • Rouler successivement les filets dans la farine, puis dans l'oeuf et enfin dans la chapelure
  • Les disposer sans les faire se chevaucher, dans le plat allant au four
  • recouvrir de quelques feuilles d'estragon et d'un filet d'huile de noisette

    Je lui trouve un léger air insolent à ce cabillaud, vous ne trouvez pas?

Dix minutes avant de passer à table:

Eric préconisait de faire dorer les dos de cabillaud sur toutes les faces, dans une poêle avec un peu d'huile, ayant écopé de filets au lieu de dos de cabillaud, et en ayant 10 à cuire, j'ai préféré glisser le plat contenant les filets au four, sous le grill.

  • Au bout de 3 à 4 minutes, sortir le plat du four et retourner les filets (étape délicate et non obligatoire: il faut prendre garde à ne pas casser les filets au moment où on les retourne, en cas de doutes, on peut poursuivre la cuisson sans les retourner, en descendant un peu le plat, de façon à ce que la croûte ne grille pas trop. En tout, je crois que j'ai laissé les filets 7 à 8 minutes au four.
  • Pendant ce temps, puisque mon four était pris par le plat de poisson, j'ai fait fondre dans une poêle une grosse noisette de beurre demi sel, mélangé à un filet d'huile de noisette, j'y ai alors versé les châtaignes caramélisées et les cubes de potiron et j'ai ainsi maintenu le tout au chaud pendant la cuisson des poissons.
  • Ne pas oublier de vérifier l'assaisonnement de la poêlée à ce stade, ajouter au besoin du poivre noir concassé, et de la fleur de sel s'il en manque.

Bilan des courses:

En quelques mots : Ils ont adoré!! Promis juré, et pourtant, autant vous dire que je n'étais pas sûre de moi, j'étais même pas loin de considérer que mon repas était totalement loupé! J'avais notamment très peur de la cuisson au four, pensant qu'elle avait asséché le poisson. En réalité, que nenni! Le poisson s'est avéré onctueux et généreux.

La pistache et l'amande se mariaient à merveille avec le goût légèrement acidulé des zestes de citron et le court séjour du poisson dans la marinade. Le cabillaud est un poisson très tendre et doux et il avait grand besoin de cette croûte savoureuse pour révéler sa finesse.

J'avais également peur que l'association du potiron et de la châtaigne soit fade, qu'elle n'emporte pas les suffrages de mes frères qui par principe détestent le potiron, mais pas du tout!! C'était un tout petit peu sucré salé, très savoureux. Les légumes ainsi braisés au four révèlent à merveille leurs caractéristiques, laissant ressortir leur arômes naturels, leur onctuosité, c'est tout bonnement étonnant. Enfin, les galettes de courgettes fondantes accompagnaient à merveille le tout.

Ma Ratatouille n'a cessé de s'exclamer tout au long de la dégustation que le goût de ces cubes oranges (qui, je l'avoue n'avaient pas tous gardé en fin de cuisson leur forme de cube ;-)) était fabuleux. C'est simple, il n'en est pas resté une miette.

Ce repas très coloré et automnal était non seulement fin, généreux sans être trop lourd, mais surtout tout à fait réconfortant ! Il s'est agréablement terminé sur une tarte tatin épicée pommes poires sur caramel de cidre, dont il me semble vous avoir déjà parlé ;-)...

Alors, juste un dernier mot pour dire à ma P'tite Caille " ben tu vois! T'avais pas à t'inquiéter, il était réussi ton dîner d'anniversaire ;-), non? "

Conté par Alhya at 10/12/2006 09:23:00 PM | 58 comments