A Turtle in a Kitchen

a déménagé

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Désolée pour le dérangement...

A Turtle in a Kitchen: juillet 2007

juillet 23, 2007

Des amis, un château, une salade de courgettes craquantes et quelques sablés





Instants magiques, encore. Il suffit finalement de quelques heures, de gens formidables comme complices et d'un cadre un peu particulier pour quitter la monotonie d'une vie bien réglée, recharger les batteries.
Partir quelques jours avec des amis. Couper les ponts pendant deux jours. Deux jours, seulement. C'est fou comme lorsque l'on rentre, on est déboussolé, comme échoué, orphelin de cette proximité qui se noue si vite entre quelques personnes partageant deux nuits et deux jours en communauté... encore tout décalé, à fleur de peau, sensibilisé par les quelques heures à peine de sommeil finalement concédées envers et contre l'envie irrésistible que la fête se poursuive encore, autant que par le flot de bons moments vécus...

Rien de tel que rouler, un vendredi soir, après une semaine de labeur, sur les petites routes tortueuses de l'Ardèche, avec pour seul objectif d'arriver enfin et de rejoindre les autres, déjà là-bas, prêts à vous accueillir. Lire quelques indications griffonnées à la va-vite dans l'euphorie du départ à la lueur d'une faible lumière, à l'arrière de la voiture :
"Un pont au dessus d'une rivière, au bout du pont, un grand champ, quelques
mètres et une entrée, un petit chemin de terre sur la droite."
Mais où est-il ce chemin de pierre? Rebrousser chemin, impatients, tenter de capter une information à l'aide d'un réseau qui persiste à jouer du morse dès qu'enfin la voix des amis traverse. Finir par apercevoir deux silhouettes, celles des généreux ayant momentané quitté la chaleur du feu de bois tout disposé à griller les premières chipolatas et merguez pour vous chercher, vous, les naufragés de la route, et vous conduire à bon port, enfin.
Mon port était un château, cette fois. Vieille bâtisse familiale où règnent les guéridons, les canapés usés et déformés d'avoir accueilli tant de postérieurs, les tables basses en bois râpées par les mains des joueurs de cartes et autres verres à apéritifs posés à la va vite à même le bois. L'immense cuisine aux placards combles de poêle géantes et autres chaudrons prêts à nourrir quantité d'hôtes affamés. La salle du ping pong, au fond à droite, entourée des caisses de jouets semblant attendre patiemment la main d'enfants joueurs, sous le grand tableau noir retraçant les tournois familiaux gagnés à la force du poignet depuis le début du siècle dernier, les noms des vainqueurs, tracés à la craie. Les chambres, par dizaines, toujours une dans un recoin à proposer son lit généreux, sa personnalité, ses tentures, sous l'oeil de quelques vieilles photos ou tableaux là depuis si longtemps qu'ils font partie des murs, comme une seconde peau. Les lits au sommier grinçant sous le poids de leur grand âge, la salle de bain à la grande baignoire sabot, les marches en pierre, majestueuses, l'odeur si particulière de la poussière s'installant lentement au fil des siècles et de la cire mêlés. Le grand champ, face au château, avec juste quelques bottes de foin disposées ça et là, pour parfaire le tableau d'une verdure en fête d'avoir tant été arrosée ces deux derniers mois, la rivière en contre bas, nichée dans les rochers, forçant à jouer les équilibristes bravant la pente et les ronces pour se baigner dans une eau aussi glacée qu'une claque, la petite chapelle romantique et sa croix, à flanc de falaise, les bêtes, géantes aux yeux de quelques citadins peu habitués à devoir se défendre bec et ongle contre leurs attaques impromptues. La grande table en bois, sous le cèdre centenaire, où l'on partage quelque repas, à la faible lueur des lampes soigneusement amarées au fil, suspendu entre deux arbres.
Et là, dès la première minute, perdre le fil du temps.... souffler, respirer, se ressourcer. Rire, boire trop de punch, danser, jusqu'à ce que les premiers rayons de soleil finissent par rappeler aux noceurs décalés que le jour va reprendre ses droits, sous le chant envoûtant et omniprésent des cigales. Finir par laisser la fatigue gagner la bataille et se réveiller quelques heures à peine après, prêt à recommencer. Cuisiner, discuter, faire une partie de ping pong à 15, reprendre difficilement son souffle entre deux fou rires, jouer, comme des gosses au loup garou, rire, encore. Commencer une nouvelle soirée en se disant que cette fois, le corps ne fera sûrement pas long feu. Réaliser tout à coup, toujours en train de danser ou plié en deux sous l'effet de quelque blague forcément fabuleusement drôle à cette heure là, qu'il est juste temps de sortir pour apercevoir les premiers rayons de soleil éveiller la nature gorgée d'eau par l'orage de la veille. Irrésistiblement, courrir dehors, euphorisé par la fraîcheur piquante du petit matin et commencer à déambuler, en équilibre sur un petit muret de pierres, tout en observant la nature s'épanouir, hilare. S'endormir quelques instants sur un banc au soleil et se lancer, à peine douchée, dans une crêpe partie avec des poêles ayant vu la première guerre mondiale, sûrement. Se dire alors que bon sang, le matériel adapté, ça aide, surtout quand on a à peine fermé l'oeil ! Persister et finir par se régaler, tous ensemble pour encore quelques heures... Une dernière photo, sur le perron, avant de s'embrasser comme la veille d'un départ pour une autre contrée en se jurant que très vite, on se retrouvera.
Reprendre à contrecoeur la route du retour, les yeux lourds de fatigue, le corps épuisé mais l'esprit libre, régénéré, le coeur plein d'émotions....
A tout ceux qui ont partagé avec moi ces 48 heures d'évasion, un grand merci...
Après toutes ces émotions, je me dois de vous livrer quand même quelques recettes, car je m'aperçois que dans une semaine à peine, je vais partir enfin dans mon port paradisiaque, le breton, cette fois, loin de toute connexion internet et je n'ai pas même fini de vous parler des recettes réalisées pour mon BBQ d'anniversaire. Je ne suis pas sûre d'y arriver d'ici là, mais dans cet espoir, je vous livre ce soir deux recettes réalisées pour cette occasion et très appréciées.
La première est une petite salade qui n'a l'air de rien mais bouscule tout ce qu'on connaît dans la catégorie des salades à réaliser pour un BBQ. Une vraie merveille de saveurs, un essai qui ne restera certainement pas le seul.
J'avais littéralement craqué sur les photos de B comme Bon qui avait livré au début de l'été cette recette de courgettes croquantes. Ni une ni deux, j'ai décidé qu'elle serait des notres pour le BBQ, et j'ai très bien fait. Une vraie réussite. Je vous livre donc la recette de Valérie que j'ai reprise, en y ajoutant juste quelques amandes grillées.
La seconde est celle de sablés salés, grands classiques de mes apéros. Inratables, délicieux, ils sont très fréquemment de la fête. J'en ai déjà livré quelques interprétations sur ce blog, mais je ne résiste pas malgré tout à donner cette version car ils ont vraiment été adorés et dévorés. Je les avais réalisé cette fois au morbier, inspirée par Vanessa qui, elle même, en avait fait une version au roquefort (je dois préciser que je rêve des apéritifs réalisés par cette dernière: il y a toujours exactement ce dont je raffole, allez y faire un tour en cliquant sur son nom)
La salade de courgettes croquantes aux épices et aux fruits secs
Ingrédients:
  • 4 belles courgettes
  • Huile de noisettes (dans la version initiale, d'olive)
  • 2 CS de raisins secs
  • 1 CS de coriandre en grains
  • 1 CC de cumin
  • 1 CC de paprika
  • 5 feuilles de menthe
  • un demi jus de citron
  • sel, poivre
  • 1 grosse poignée d'amandes entières

Marche à suivre:

  • Rincer les courgettes à l'eau froide, les couper en bâtonnets de 6 cm assez gros.
  • Broyer au pilon les graines de coriandre.
  • Mettre dans une sauteuse les courgettes avec l'huile

    d'olive. Ajouter les épices, les raisins, le demi jus de citron et laisser cuire 10 à 15 minutes, en remuant souvent. Attention de ne pas trop cuire les courgettes, c'est meilleur quand elles sont encore un peu croquantes.
  • Saler, poivrer.
  • Concasser à peine les amandes entières et les griller quelques minutes à la poêle, les ajouter
  • Au dernier moment, ajouter la menthe ciselée. Servir très frais…

Les sablés salés au Morbier et Poivre Sichuan

Ingrédients:

  • 100 g de farine
  • 100 g de morbier
  • 75 g de beurre demi sel à température ambiante
  • Quelques grains de poivre sichuan
  • 1 CS de polenta
  • 1/2 cc de piment d'espelette (je n'en avais pas, j'ai remplacé par le poivre sichuan)

Marche à suivre:

  • Comme d'habitude, mêler farine et beurre en petits cubes, la polenta, et le fromage en petit cubes, malaxer bien à la main ou au robot pour obtenir une pâte homogène, ajouter le poivre sichuan légèrement concassé.
  • Roule en forme de boudin, placer au frigo ou au congel 30 minutes
  • Préchauffer le four th 6
  • Couper en rondelles d'un cm d'épaisseur
  • Cuire 10 à 12 minutes

Bilan des courses:

Après avoir passé 48 heures à me nourrir d'une salade de riz, certes délicieuse, mais un peu généreuse en quantité, et ayant joué comme les fils rouges du week end, je n'ai que plus de plaisir à vous conter les merveilles de saveurs et la légèreté de cette salade croquante de courgettes. Je ne vais pas vous refaire le coup de vous vanter les mérites des légumes (même si je n'en pense pas moins ;-)), mais plutôt vous dire que cette façon de cuisiner un légume tel que la courgette qui, pour beaucoup, est fade et a peu d'intérêt vous permet de le transcender totalement.

Terriblement rafraîchissante, à peine sucrée salée grâce à la présence de ces quelques grains de raisins jouant d'une subtile douceur au coeur des épices, cette petite salade a véritablement conquis les invités de mon BBQ. Jolie comme tout avec son vert attrayant, elle n'en est que plus gourmande avec les amandes croquantes, s'alliant à merveille avec les épices et la courgette. La coriandre explose en bouche, dynamisant avec le cumin et le paprika la douceur de la courgette. A tester, donc, pour tous les amateurs de la cuisine orientale. Sans oublier qu'elle fonctionne divinement avec le poulet qui tue servi pour l'occasion.

Les petits sablés au morbier et poivre sichuan ont littéralement disparu, à peine posés sur le buffet. Je me doutais que le morbier irait très bien avec le craquant du sablé et j'avais raison ;-).

Lorsque je les ai préparé, la veille, ma Ratatouille, à mes côtés en cuisine, s'est levé d'un coup, battant en retraite à 20 mètres , offusqué par l'odeur s'étant répandue d'un coup dans la cuisine à l'ouverture du morbier. Bon, il faut dire que je l'avais choisi de qualité et laissé à température ambiante plusieurs heures d'affilée. Il avait donc eu parfaitement le temps de développer ses arômes et sa senteur si subtile... de pied, pour Ma Ratatouille, qui m'a dit, dans un fou rire "attends, rassure moi, tu ne vas quand même pas nous faire manger ça?" . Le lendemain c'est le premier à m'avoir dit, la bouche encore pleine, "mais c'est délicieux!".

Le poivre sichuan joue là encore la petite note surprenante, soulignant la générosité du fromage, sans l'écraser. Une riche et savoureuse association et une confirmation : personne ne demande où sont les chips quand ces sablés trônent à l'apéro!

Allez, les amis, je vous laisse sur ces bonnes paroles, mon lit m'attend, cette fois...

Conté par Alhya at 7/23/2007 11:20:00 PM | 53 comments

juillet 16, 2007

Variation autour d'une petite carotte, quand la terrine se conjugue aux amandes ou aux noisettes



Doit on suivre son instinct?
Voici une question que je me pose régulièrement depuis quelques jours. Tenez, prenez encore samedi dernier. Je m'étais couchée la veille avec la ferme intention de travailler dès le réveil. A 9 heures (horaire déjà bien tardif qui ne laissait rien présager de bon), j'ai aussi sec constaté que mon corps n'était pas de cet avis. Entendant une petite voix me répéter qu'il fallait se lever, j'ai vaillamment mis un pied à terre et commencé à m'extirper de ma couette, avant de réaliser que ma tête tournait autant qu'après un tour de grand huit.
M'est, dans l'instant, revenue une conversation riche de sens, partagée avec une amie quelques jours auparavant. Cette dernière, dans sa grande sagesse, me disait qu'elle suivait ses rythmes. Que lorsqu'elle sentait que son corps était obstiné à ne pas lui permettre de faire ce qu'elle avait prévu, elle s'autorisait le lâcher prise. Qu'inversement, s'il l'éveillait aux aurores, fidèle à la confiance placée en lui, elle lui obéissait encore et se retrouvait aussi bien à corriger quelques copies à 5 heures du matin ou à faire toute autre tâche dont elle ressentait le besoin.
Cette conversation a tourné en boucle, ce matin là, pendant que de nouveau confortablement installée dans mon lit, je me résignais à me laisser un peu de répit. Je me suis demandé ce qui faisait que j'écoutais naturellement si peu mon corps, ses besoins et ses rythmes. Par peur de ma propre déraison? Par crainte de confondre besoin et envie? Sûrement. Et pourtant, je dois bien admettre que les rares fois où j'ai admis l'évidence, où j'ai cédé en ne sachant pas trop si je laissais parler un vrai besoin ou une simple envie, j'ai pu constater que ce n'était pas la bérézina.
Bon bien sûr, cela suppose d'assumer quelques attitudes pour le moins excentriques. Repasser à 4 heures du matin pour cause de "tiens j'ai la frite ce matin", ça peut paraître un rien surréaliste aux yeux de ceux qu'une insomnie n'a jamais empêché de fermer l'oeil mais ça a aussi ses effets positifs. ça permet, par exemple, d'avoir des vêtements tout prêts à utiliser le matin au réveil (bon là, je sens que vous n'êtes pas convaincus), d'entendre les tous premiers oiseaux s'appeler quand la rue est encore déserte de tout bruit humain, de partir pour une balade aux aurores, à la recherche d'un pain au chocolat tout chaud, sorti à peine des fourneaux, d'observer le soleil se lever, lentement, alors que tout le monde dort... oui, pas de doutes ça a ses avantages.
Alors pourquoi, malgré ces années de cordiaux et loyaux services, ne pas penser plus souvent que mon corps est apte à faire le départ entre la flemme qu'il s'agit de chasser et un vrai besoin de souffler? C'est vrai, pourquoi?

Terrine version noisettes et laguiole vieux

C'est sur ces bonnes pensées que j'ai alors perdu le fil... lentement... et que j'ai rouvert un oeil, en pleine forme quelques heures après... A l'horizon, plus de tête qui tourne, juste une furieuse envie de sauter du lit. Et c'est ainsi que, de réveil tardif en déjeuner familial partagé, et de "juste préparer un dessert pour l'apéro du 14 juillet" à "passer l'après midi à laisser librement vaquer mon esprit, en retrouvant les gestes qui m'apaisent, me délassent, mieux que n'importe quel autre bain ou quart d'heure de sieste, j'ai passé l'après midi à cuisiner, cuisiner et encore cuisiner....

Quelle prouesse, pour une bloggeuse culinaire, de passer un après midi à laisser vivre sa passion? Et bien c'est là que la magie de l'histoire opère. En me remettant derrière mes fourneaux après plusieurs semaines où je ne les cotoyais que lorsque des raisons extérieures légitimaient à mes propres yeux d'assouvir ce qui est devenu au fil des années un besoin (un anniversaire, une rencontre de bloggeuse ou une invitation lancée à quelques amis), j'ai tout à coup retrouvé l'envie de cuisiner pour moi. Juste pour me faire plaisir. Et j'ai su dans l'instant qu'écouter son envie, son corps ou son instinct... ça ne déçoit jamais....

Allez, sans plus tarder, voici une recette toute simple et absolument géniale, testée pour mon barbecue d'anniversaire et refaite quelques jours après lors d'un pique nique partagé avec les Pralines et Gratons presque au grand complet, une Vanessa venue nous rejoindre de son Minnesota, et une Hélène de Cannes voyageuse, accompagnée de ses hommes charmants. Il s'agit d'une petite terrine de carottes, chipée sur le blog de Lauriana, Miamourdises. J'avais su dès la lecture des ingrédients présents qu'elle me plairait : des carottes râpées, de la poudre d'amandes, quelques oeufs et de la crème fraîche, de quoi sûrement aboutir à un résultat tout en douceur et moelleux.
La première fois, j'ai suivi à la lettre la recette de Lauriana, que vous pouvez retrouver ici. La seconde fois, comme de bien entendu, je n'ai pas pu m'empêcher de customiser un peu la recette, remplaçant la poudre d'amandes par de la poudre de noisettes et ajoutant un soupçon de laguiole vieux, ramené par Valérie et amoureusement économisé au fil des semaines. Les deux fois, je l'ai réalisée dans des petits moules individuels à savarin, et j'ai servi les petites terrines couvertes d'une petite sauce aux agrumes.
Voici donc mon ôde à la carotte, légume méprisé s'il en est de la gente masculine, pourtant si facilement adaptable à leur goût des bonnes choses. La preuve en images avec cette
Variation autour d'une petite carotte, ou l'histoire des Petites Terrines de Carottes à la douceur d'amandes ou de noisettes

Terrine version amandes et persil


Ingrédients:

Version amandes:

  • 250g de carottes râpées
  • 1 oignon haché
  • 2 cuillers à soupe de persil ciselé
  • 70g de poudre d'amandes
  • 4 oeufs
  • 20cl de crème liquide
  • sel et poivre
  • 1 cuiller à soupe d'huile d'olive

Version noisettes:

Ingrédients:

  • 300 g de carottes
  • 70 g de noisettes
  • 4 oeufs
  • 2 petits oignons frais
  • curry, cumin, coriandre, muscade
  • 20 cl de crème fraîche
  • 30 g de laguiole vieux ou autre fromage fort en goût
  • 1 CS d'huile de noisette
  • sel et poivre

Marche à suivre:

  • Préchauffer le four th.7.
  • Chemiser un petit moule à cake de papier sulfurisé (ou utiliser des moules individuels en silicone, comme moi)
  • Râper les carottes
  • Faire revenir les carottes et l'oignon dans l'huile d'olive ou de noisette, jusqu'à ce que l'oignon soit translucide et les carottes tendres, une dizaine de minutes
  • Pendant ce temps : battre les œufs, ajouter la crème, battre à nouveau.
  • Ajouter la poudre d'amandes (ou de noisettes) après l'avoir fait revenir à sec quelques minutes dans une poêle, puis le persil.
  • Bien mélanger.
  • Enfin, ajouter les carottes et mélanger
  • Saler et poivrer
  • Verser la préparation dans le moule.
  • Cuire pendant 20 ou 30 minutes environ.
  • Attendre avant de démouler et laisser tiédir
  • Facultatif, mais testé et approuvé: quelques heures au frigo


Sauce aux agrumes:

Ingrédients:

  • 300 g de yaourt grec (2 pots)
  • 1 orange + zeste d'orange
  • 1 peu de jus de citron
  • Huile de noisette ou d'olive
  • Gomasio ou graines de sesame grillées à sec à la poêle
  • épices: curcuma, cumin et curry (mais à faible dose, juste pour relever un peu les saveurs)

Marche à suivre:

  • Prélever le zeste de l'orange et presser le jus
  • Mélanger au yaourt le zeste, la moitié environ du jus d'orange et quelques gouttes de jus de citron, ajouter un filet d'huile, sel, poivre, quelques épices
  • Ajouter du gomasio (ou des graines de sesame), rectifier l'assaisonnement et laisser au frais plusieurs heures

Bilan des courses:

Pour tous ceux que l'idée même d'une carotte fait frémir, je vous implore : passez outre votre frilosité et tentez l'aventure!

Le jour de mon BBQ d'anniversaire, il y avait une majorité d'hommes, ce qui constituait un challenge à la hauteur pour notre petite carotte transformée en terrine.

J'avais disposé les petites terrines toute fraîches sur un plateau, dans leur jolie forme carrée, et guettais du coin de l'oeil, impatiente, ce qui allait leur arriver. Je nourrissais de sérieux et doux espoirs quant à leur capacité à attirer le regard des hommes, s'approchant du buffet pour jauger de l'oeil ce qui serait apte à caler l'appétit qui commençait à chanter qu'il était temps de festoyer. Et bien la magie de la forme carrée a opéré, pas une ne restait ...

Avec leur allure de petits cakes aux légumes, mais beaucoup plus légères (puisque sans farine), moelleuses, elles ont l'immense avantage de pouvoir être saisies sans difficulté avec les doigts, se tenant à merveille, ce qui satisfait incontestablement l'instinct grégaire de l'homme parti dans l'idée de partager un BBQ, bien plus que dans celle de remplir la mission serinée à grands coups de spots publicitaires par le ministère de la Santé : "10 fruits et légumes par jour" (rien que l'idée fait hurler de rire Grand Yo, ma P'tite Caille et Ma Ratatouille réunis), "mangez sain et équilibré" (tout ça sur fond de publicité pour une bonne tartine de Nutella, moi je dis : le Ministère sait nous parler).

Ainsi, les petites terrines ont tenu toutes leurs promesses. Puisque je suis la seule à avoir testé les deux versions, je dois vous avouer que j'ai plus encore craqué pour la seconde . Au delà de l'évidence (la carotte, c'est banco avec la noisette comme avec l'amande), l'ajout du laguiole a rendu ces dernières un peu plus typées en goût, plus moelleuses encore (et là je dis mais où va-t-on s'arrêter?) sans les rendre lourdes.

Comme je l'espérais, l'association de la sauce aux agrumes joue le piquant dans l'histoire. Une vraie révélation cette sauce de rien du tout, faite avec ce qu'il me restait dans le frigo. Résultat, j'ai réitéré le soir du pique nique de bloggeurs et là encore, une vraie unanimité. Elle accompagne aussi très bien les petits légumes, la salade, enfin bref, une de ces intuitions qui vaut le coup de suivre son instinct.

La première fois, je n'avais pas pensé à faire chauffer la poudre d'amandes, ce que je n'ai pas omis en revanche pour la version aux noisettes. Je ne peux que vous recommander de ne pas oublier cette étape importante qui accroît sans comparaison la saveur des terrines.

Bref, le coup de la terrine pour les BBQ, les pique niques et autres apéros, c'est une affaire qui roule!

Conté par Alhya at 7/16/2007 11:25:00 PM | 59 comments

juillet 07, 2007

7 juillet 2007, 7 souvenirs, 7 tagués et un royal au chocolat


Ce soir, j'étais tranquillement en train de m'installer, doigts de pied en éventail, la tête confortablement posée sur un des grands coussins blancs rendant un peu plus confortable mon abrupt clic-clac futon rouge, lorsqu'une idée est brusquement venue titiller mes neurones sur le point de décrocher. Et zut, la Turtle, t'as toujours pas répondu aux personnes qui t'ont taguée pendant que t'étais un brin occupée... Allez, au boulot, pas d'excuses, et puis allez, ça te fera pas de mal de te dérouiller un peu.
Commençons par le commencement. Les coquines à qui je dois l'abandon de ma soirée glandouille sont
Alors quel est le but de ce jeu blogosphérien? Pour une fois, la règle est ultra simple et ne m'impose pas de faire manger du magret au chocolat à des parents que rien ne prédestinait à ça.
Le règlement:
  1. Chaque personne taguée doit dévoiler 7 choses la concernant, après avoir écrit le règlement (comme je suis une fille très obéissante, je m'exécute).
  2. A l'issue de ces confessions intimes, elle doit taguer à son tour 7 autres personnes de son choix, aller -pour la peine- faire une petite visite sur leur blog, et leur laisser un message.
Bon alors, ça vous tente?
Moi je dois bien avouer qu'à cet instant précis j'ai comme un doute. Je lisais ce matin le très juste billet de Peggy sur la question des révélations et de l'identité, celle que l'on révèle, dissimule ou transforme par l'intermédiaire d'un blog. Beaucoup pensent sûrement en me lisant que je donne beaucoup de moi ici. Je partage des anecdotes, des pensées qui m'habitent sur le moment ou de manière plus ancrée, et pourtant... je n'ai pas l'impression de livrer des parcelles de mon intimité. Magie des mots qui me permettent de laisser libre cours à ma pensée, aux émotions, de vous parler de ce qui me touche, sans pour autant me sentir nue ou avoir l'impression de livrer ce que je suis profondément en pâture. Avec le temps, je suis même intimement convaincue que lorsque des choses passent, se diffusent et trouvent un échos, c'est que le lecteur a fait la moitié du chemin à mes côtés.
Pour toutes ces raisons, j'ai juste envie d'évoquer 7 souvenirs qui me reviennent ce soir.
  1. Je rampe sous le lit, il fait nuit et je tente de dissimuler mon petit corps. Encore quelques minutes, ne pas faire de bruit. J'entends mon coeur battre dans mes tympans. La main de Grand Yo m'attrape soudain la cheville, j'hurle de surprise, dans un fou-rire. Il m'a encore trouvée. Je rampe en sens inverse et cherche en tatonnant le corps des autres, dissimulés dans l'obscurité. Un choc, j'ai heurté violemment de la tête le coude de Pôpa, jouant avec nous au grand méchant loup. Douleur forte, qui pique les yeux. Je retiens mes larmes qui persistent à couler malgré moi. J'aurai une belle dent de lait noire, en souvenir.
  2. Un grand piano blanc. Six personnes qui me semblent infiniment agées. Je m'installe, intimidée, sur le petit banc. Mes parents m'observent, dans le public. Mes petits doigts tremblent. Je tente de les résonner. Leur danse commence et la musique m'envahit. Mon coeur s'adapte au rythme des notes qui s'enchaînent, naturellement. La musique est entrée dans ma vie et ne la quitte plus, même si le piano est quelques années après relégué, détrôné par la chaîne hifi qui ne quitte plus mon étagère et s'anime dès que je franchis le pas de ma chambre. Je danse à tue tête et me jette sur mon lit, épuisée et hilare.
  3. Mon coeur bat la chamade, je trépigne d'impatience, l'heure est enfin venue. Je vais le rencontrer, enfin. Des mois que je l'attends, l'observant pousser au travers du ventre s'arrondissant de Turtle's Mum. Je longe un grand couloir, ça sent l'hôpital et je n'aime pas cette odeur aseptisée qui me fait peur, mais il est là, pas loin. Ses cheveux sont collés sur son petit visage tout rond. Il sent le lait, la brioche chaude, et je respire, de toute mes forces. Je me nourris de cette odeur envoûtante et réalise qu'un jour je serai maman et que j'adorerai ça, forcément.
  4. Je parcours la lande bretonne, robe trapèze accrochée par des petits noeuds sur mes épaules nues et bronzées. J'ai mes "pêches à la crevette" aux pieds, petites chaussures plastiques qui permettent de grimper au sommet des rochers d'un pas alerte. Mon walkman rose dans la main gauche, j'écoute "Little Mother helper" des Rollings Stones, tenant fermement de la main gauche la lettre. Arrivée au bord de la falaise, j'affronte d'un pas décidé les rochers couverts de lichens. Je m'installe au bout de l'un d'eux, loin de tout. La vie peut s'arrêter, je suis amoureuse pour la première fois et mon coeur s'accélère sous les claques du vent qui soulèvent mes cheveux et les rabat régulièrement sur mes yeux, pendant que je tends le menton pour affronter sa force en fermant les yeux.
  5. L'odeur du caoutchouc brûlé, le silence, vide, après le bruit tonitruant de la tole froissée. Mon coeur bat à tout rompre, j'essaie de le calmer. Ne pas oublier de souffler, respirer, doucement. Je sais pour la première fois que tout peut s'arrêter et vis tout pleinement, protégée que je suis.
  6. Les mains dans la farine, je pétris consciencieusement la boule de pâte qui se forme doucement. J'observe de temps à autre les gens qui s'occupent pendant que je m'active dans la cuisine. J'aime cet instant magique où le temps s'égraine lentement. Je prends le temps de savourer chaque étape de la réalisation de la recette, imaginant le goût qu'auront bientôt les petites tartelettes que je parfume avec un soupçon de ceci, un zeste de cela, goûtant, remuant, surveillant la pâte qui dore dans le four, anticipant sur le partage à venir, me réjouissant de nous savoir bientôt tous réunis autour de la même table, heureux et ensemble. Ce n'est encore que le début de la découverte de cette nouvelle passion et pourtant, je sens déjà que la vérité est là, quelque part, au coeur de ces petits gestes qui font sens à présent, définitivement.
  7. 7 juillet 2007, je marche à vive allure, les oreilles bercées par la voix de Damien Rice et je traverse la place inondée d'une douce chaleur. Les toits des bâtiments découpent le ciel bleu et je respire à pleins poumons. La vie est belle et j'ai l'immense chance de le savoir. Mon coeur s'envole dans ma cage thoracique qui semble soudain un peu petite pour lui.
Je vais tenter de taguer à mon tour quelques personnes, en espérant qu'elles n'ont pas déjà répondu à cette invitation : mon ami Thom, mon fidèle Poulet, Tit' (je sais que tu as déjà été invité, mais j'en remets une couche), ma potine la Sieste, (parce qu'elle est en vacances alors plus d'excuses!), Sandra de la Popote du Potager, Framboiz pour qu'elle arrête un peu de glander et qu'elle nous refasse un petit bijou de billet avant les vacances, et La Be good, parce que bon sang, j'aimerais qu'elle habite à un paté de maison de chez moi...
Et parce qu'il ne faut jamais perdre de vue l'essentiel, je vous présente maintenant une recette de taille faite pour mon BBQ d'anniversaire, celle d'un gâteau au chocolat proche du Royal. J'avais craqué sur cette recette aperçue chez Clem du blog sur le plat.
J'ai suivi la recette de Clem à la lettre, y compris pour le feuilleté praliné, puisque je n'avais pas de pralin et j'ai donc fait la version avec du pralin en grains. Voici donc la recette du terrible
Mousseux, croustillant et moelleux Royal au chocolat
Ingrédients:
Pour le biscuit au chocolat:
  • 60g de chocolat noir
  • 1 œuf entier
  • 1⁄2 jaune d’œuf (oui oui…)
  • 1 blanc d’œuf
  • 2g de fécule

Pour le praliné feuilleté :

  • 100g de chocolat au lait pour pâtisserie
  • 350g de pralin (j'ai fait comme Clem et pris du pralin en grains car je n'avais pas de pâte de pralin, mais il semblerait que ce soit encore meilleur avec cette pâte, à tester la prochaine fois)
  • 150g de gavottes émiettés ou de feuillantine

Pour la mousse au chocolat :

  • 450g de chocolat noir
  • 10 blancs œufs
  • Une pincée de sel

Marche à suivre:

Pour la Génoise au chocolat:

  • Préchauffer le four à 150°C.
  • Faire fondre le chocolat puis y ajouter hors du feu en remuant vivement l’œuf entier et le demi jaune d’oeuf. (Le chocolat ne doit pas être encore trop chaud sinon les blancs vont créer des grumeaux en se figeant/cuisant).
  • Bien mélanger et ajouter la fécule.
  • Monter les blancs en neige avec une pincée de sel et les incorporer délicatement à la préparation chocolatée.
  • Beurrer et fariner le cercle à entremet, le mettre sur la plaque du four recouverte de papier sulfurisé.
  • Répartir la préparation sur une épaisseur de 3 à 5 mm dans le cercle et cuire 10 minutes environ, réserver

Pour le praliné feuilleté:

  • Faire fondre le chocolat au bain marie, y ajouter le pralin et les miettes de gavottes. Bien mélanger.
  • Verser une partie ou la totalité (selon l’épaisseur souhaitée) de cette préparation sur le disque de base du gâteau. Bien étaler pour avoir une hauteur uniforme. Laisser durcir/ prendre en masse.

Pour la mousse au chocolat:

  • Faire fondre le chocolat noir au bain marie.
  • Pendant ce temps, monter les blancs en neige avec une pincée de sel.
  • Incorporer ensuite avec délicatesse le chocolat aux blancs d’œufs. Quand la préparation est homogène, la verser au-dessus de la couche de praliné feuilleté.
  • Lisser la surface du gâteau. Couvrir de papier sulfurisé et mettre au frigo pour quelques heures/une demie journée.

Bilan des courses:

Ce gâteau est exactement tel qu'il a l'air, délicieux!

Bien que ce type de gâteau doive se faire en plusieurs étapes, il est tout à fait facile à réaliser et croyez moi, vous ne pouvez pas le louper.

Je dois bien dire qu'au départ, l'idée d'utiliser 10 blancs d'oeuf pour réaliser cette mousse m'a un peu effrayée. Mais c'est une merveille. Dans la mousse, il n'y a ni sucre ajouté, ni beurre, ce qui la rend tout à fait aérienne et absolument pas écoeurante. Le feuilleté praliné et la génoise au chocolat suffisent largement à apporter la dose de sucre permettant à la mousse de ne pas paraître trop amère, même si vous optez pour un chocolat très fort en cacao. Comme l'expliquait Loukoum à Clem, la mousse est toute en force et légèreté.

Même sans la fameuse pâte de pralin qui donne manifestement une texture parfaite à ce type de gâteaux, la couche de praliné feuilleté est croustillante à souhait, faisant ressortir le moelleux de la génoise.

Comme j'avais 10 jaunes à utiliser, je l'ai servi avec une crème anglaise dont je vous donnerai la recette une prochaine fois. Et autant vous dire que l'association des deux était tout bonnement parfaite! C'est simple, il n'en est resté qu'à peine de quoi réaliser un petit déjeuner post-soirée fort sympathique pour les quelques fêtards ayant préféré dormir sur place.

Conté par Alhya at 7/07/2007 11:05:00 PM | 65 comments