A Turtle in a Kitchen

a déménagé

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Désolée pour le dérangement...

A Turtle in a Kitchen: août 2007

août 01, 2007

Quand la Turtle ferme sa Kitchen pour un mois, sur un air de crème anglaise et de clafoutis tiède

Et bien voilà, cette fois, c'est l'heure du grand départ.

Mais que l'on ne s'y trompe pas, cette année, il y aura du labeur, sur la Côte de Granite Rose. Point de bullage sur la plage en perspective. Point de virée en mer avec comme seule préoccupation venant émailler le cri des mouettes et la torpeur ambiante de savoir dans sur quelle île de sable et de dunes ou dans quel port l'on ira pique niquer.

Juste une Turtle Travailleuse délocalisée pour un mois.

Au cours de ces derniers jours, j'ai failli renoncer, me disant que c'était peut être un peu risqué de partir là bas. Penser à tout emmener, ce long, très long voyage, sans parler de la perspective de multiplier les tentations et la peur de finir par y céder.... Et puis non, l'appel du large a été le plus fort et a réussi à faire taire l'angoisse rugissante.

En même temps, si je suis tout à fait honnête avec moi, nul autre endroit ne fait naître chez moi autant d'énergie, ne me remplit d'autant d'ondes positives. Evidemment, je mentirai en vous disant que je ne rêverais pas de faire comme les années précédentes et de partir sans les douze tonnes de documents que j'emmène sur ma p'tite carapace, en sachant juste que je n'ai rien d'autre à faire que profiter et me laisser guider par l'envie du moment. Oui, c'est sûr. Il n'empêche, que là bas, même travailler a un autre goût. Celui de la plénitude.

Il me suffit de fermer les yeux et de m'imaginer face à la grande baie vitrée, pour me souvenir que nulle part ailleurs je réapprends si aisément la douce musique de la sérénité, comme si les litres d'eau de mer m'environnant, le sable, les embruns pouvaient à eux seuls me remplir, moi, petite Turtle échouée sur un rocher. M'ancrer à mes projets, leur redonner sens et me redonner l'envie qui fuit, inlassablement, dans ma vie lyonnaise.

Là bas, mon corps s'oxygène, se nourrissant jusqu'à plus soif de cet l'air bourré d'iode, mes vaisseaux jouent des percussions, sous les à-coups du sang vivifié par quelque marche dans une eau affichant vaillamment ses 17 degrés, mes papilles se délectent de sublimes crêpes, riches de confiture et beurre demi-sel mêlés, me réconfortant après l'effort, ma bouche se régale de crevettes pêchées par une nuit de pleine lune. Enfin, les kouign amann dévorés au réveil (meilleur moment s'il en est), font pétiller dans mon oeil une lueur mordorée que seules ces petites choses absolument insupportables savent créer.

Et puis, je vais pouvoir m'adonner à ce que j'aime par dessus tout. Me balader, cheveux au vent, respirant à pleins poumons, bercée par la musique des vagues, des rires et discussions montant dans une volutede la plage, réfléchir, faire le point, sourire en apercevant quelque enfant écopant à l'aide d'une pelle géante et luttant de toutes ses forces pour sauver son château éphémère des assauts inébranlables de la marée montante, alors que le soleil oblique effleure de ses rayons l'eau insoumise.

Après un mois de juillet avec quelques passages houleux, d'autres particulièrement forts en émotion, je vais donc lâcher les amares pour retrouver mon paradis breton qui m'attend, sagement, certainement sous la pluie. Bien que ce soit moins sûr, si j'en crois Pôpa qui m'informe deux à trois fois par jour de l'évolution des nuages qui squattaient il y a encore peu le ciel breton et semblent avoir dérivé au large.

De toute façon, même sous la pluie... même pas peur!


Je l'aime sous toutes les couleurs et par tous les temps cette Bretagne là, que la mer soit bleue... ou grise ...
















Même sous la pluie, ma Bretagne est belle, parce que tellement changeante, jamais linéaire, toujours surprenante.

Peut être est-ce sa capacité à toujours concocter, au moment où ceux qui ont le moins foi en elle n'en espèrent plus rien, une surprise, une éclaircie, dans un sursaut, précisément à l'heure la meilleure (avouez que vous m'entendez penser "celle de l'apéro"), livrant un coucher de soleil à créer une vocation pour l'amour chez tous les romantiques en herbe.

Ma Bretagne est libre et ne se laisse pas saisir, n'entre jamais dans la routine, se fait forte de déjouer le plus téméraire des baromètres.

Ma Bretagne est celle qui sourit quand on ne s'y attend plus...


Je m'apprête à la rejoindre, et l'excitation pointe son nez, me faisant passer outre la difficulté de couper avec toute connexion internet durant un mois.

Avant de filer pour cette longue période, je vous livre ce soir deux autres recettes sucrées réalisées pour mon BBQ d'anniversaire, toujours (on ne fait pas de remarques, s'il vous plaît, je sais que j'ai un retard phénoménal, mais on a dit, pas de stress inutile, alors je livrerai les dernières à mon retour ;-).



La première est celle d'un clafoutis tout particulier. Il est issu du livre Plaisirs sucrés de P. Hermé, le grand. J'avais une grande envie de clafoutis depuis que j'avais ramené de sublimes cerises du week end dans le Lubéron chez Garance. Ayant déjà réalisé de nombreuses fois le clafoutis classique, j'avais envie d'une version qui changeait. Lors de sa réalisation, la veille de ma petite fête, j'ai eu un gros doute. En cuisant, le clafoutis semblait toujours aussi mou, ne prenant apparemment pas. Inquiète, je l'ai maintenu au four quelques 20 minutes supplémentaires, avant de laisser tomber et de le laisser refroidir, en espérant qu'il ait meilleure allure le lendemain. En le démoulant, le jour de la fête, j'étais encore plus inquiète : la texture ressemblait davantage à celle d'un pudding qu'à celle d'un clafoutis et j'étais terriblement déçue. J'ai pris les photos et remis le gâteau dans son plat. Au moment du dessert, j'ai réchauffé le tout quelques minutes, et là, j'ai compris.

La seconde est celle d'une sublime crème anglaise, qui est absolument inratable et délicieuse, pour celles et ceux qui n'auraient pas encore trouvé LA recette.





Voici donc Le Clafoutis Tiède de Cerises du Lubéron et sa Crème Anglaise Irrésistible


Ingrédients:

Crème anglaise recette de Thermomix (j'ai doublé les proportions)
  • 6 oeufs
  • 70 g de sucre
  • 1/2 L de lait
  • 1 gousse de vanille

Clafoutis Tiède aux Cerises de Pierre Hermé


  • 250g de pain de mie
  • 250ml de lait
  • 125g de poudre d’amandes
  • 125g de beurre
  • 165 g de sucre semoule
  • 4 œufs + 1 blanc
  • 600 g de cerises

Marche à suivre :

Pour le clafoutis tiède:

  • Passer la poudre d'amandes quelques minutes sous le grill du four
  • Enlever la croûte du pain et couper la mie en morceaux
  • Faire tiédir le lait et y mettre la mie de pain
  • Quand elle est bien molle, mixer le tout avec le zeste de citron, la poudre d'amandes, les jaunes d'oeuf et 125 g de sucre, ainsi que le beurre ramolli

  • Mixer jusqu'à l'obtention d'une pâte semi liquide
  • Monter les blancs en neige, en ajoutant le sucre restant en 3 fois
  • Mélanger délicatement à la pâte
  • Préchauffer le four th 6
  • Laver, essuyer et équeuter les cerises
  • Les répartir dans le moule préalablement beurré
  • Verser la pâte dessus et faire cuire 40 minutes
  • Déguster le clafoutis tiède, nappé de crème anglaise
Pour la crème anglaise:

  • Gratter les gousses de vanille et mettre les graines, ainsi que les gousses dans le lait
  • Porter le lait à ébullition, arrêter le feu et laisser infuses 10 minutes à température ambiante
  • Dans une casserole à fond épais, mélanger les jaunes et le sucre, fouetter le mélange jusqu'à ce qu'il blanchisse et forme un ruban
  • En continuant à fouetter, verser en filet le lait parfumé à la vanille sur le mélange
  • Faire chauffer sur feu doux, en remuant sans arrêt avec le fouet, jusqu'à ce que la crème devienne onctueuse et épaississe légèrement, sans aller jusqu'à l'ébullition (le mélange ne doit pas dépasser 85 °c)
  • Retirer la crème du feu et réserver, 5 à 6 minutes, en la tournant régulièrement à l'aide d'une cuillère en bois
  • Verser dans une passoire fine, dans un saladier posé dans un bac rempli de glaçons,
  • Laisser refroidir en tournant de temps à autre
  • Mettre la crème au réfrigérateur plusieurs heures avant de servir

Bilan des courses:

Ce que j'ai compris en réchauffant ce clafoutis, c'est qu'il doit se manger tiède : la texture fond alors, noyant les cerises d'une texture absolument délicieuse, sous la croûte craquante du dessus, laquelle contraste avec le moelleux de son coeur. Riche des saveurs de l'amande, se mariant parfaitement avec celles de la cerise, il se déguste alors à la cuillère, tout simplement.

(Pour voir une photo de l'intérieur, je vous conseille d'aller voir celle de Guillemette, qui a réalisé une version aux poires et aux framboises de ce clafoutis tiède). La texture est très éloignée de celle d'un clafoutis classique, mais absolument irrésistible. A l'avenir, je le referai dans de petits ramequins individuels, qui seront sûrement beaucoup plus appropriés.


La crème anglaise m'a été conseillée (et dictée ;-)par Miss Kashyle, ma fidèle amie, jamais à cours de sublimes recettes, même au débotté d'un coup de téléphone tardif. J'ai appliqué ses proportions, et de ma vie, je n'ai réussi si parfaite crème anglaise. De toutes celles réalisées, celle-ci est de loin celle qui remporte tous mes suffrages, ainsi que ceux de mes testeurs. Elle est dense, onctueuse, et parfumée. C'est un bonheur de douceur, tant et si bien que si je m'étais écoutée, j'aurais volontiers avalé à la petite cuillère le litre de crème réalisé ce soir là ;-).
Etant donné l'heure déjà très tardive je m'arrête là et je vous dis
RENDEZ VOUS EN SEPTEMBRE!

Conté par Alhya at 8/01/2007 02:35:00 AM | 62 comments